La Turquie a mené dimanche avec succès un trajet d'essai dans un tunnel ferroviaire qui relie les rives asiatique et européenne d'Istanbul sous le détroit du Bosphore. Cet ouvrage de 13,6 km comprend une portion immergée de 1,4 km, qui est la plus profonde de ce type au monde à 54 mètres sous la surface de l'eau. Il fait partie d'un projet ferroviaire qui représente un montant total de 3,8 milliards d'euros.
Le projet baptisé "Marmaray", qui comprend aussi la construction d'une ligne de métro de 76 km, sera ouvert au public le 29 octobre, date symbolique de la fondation de la République turque et qui est aussi la Fête nationale. Il permettra de transporter quotidiennement 1,5 million de personnes d'une rive à l'autre d'Istanbul.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui a assisté à l'essai réussi, a déclaré que le tunnel permettrait de relier "Londres à Pékin". Selon lui, le trajet inaugural du train, à bord duquel il se trouvait, couronne un projet vieux de 150 ans.
Le tunnel a été construit à partir de 2004 par un consortium turco-japonais et financé la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC). Il s'inscrit dans le cadre d'une série de grands chantiers voulus par le gouvernement pour modifier l'aspect d'Istanbul, la plus grande ville du pays et sa capitale économique, et qui comprennent notamment le réaménagement du parc Gezi, à l'origine en juin de vastes manifestations contre Recep Tayyip Erdogan.
Les projets gouvernementaux prévoient également la construction d'un canal destiné à doubler le détroit du Bosphore, qui sépare la mer de Marmara de la mer Noire, afin de faciliter le trafic maritime, un troisième pont entre les deux parties d'Istanbul et la construction de l'un des plus grands aéroports du monde.