L’ancien militaire, accusé du meurtre de 11 femmes, doit être fixé sur son sort cette semaine.
Onze corps en décomposition. C’est la découverte macabre qu’on fait les policiers de Cleveland en fouillant en 2009 la maison et le jardin d’Anthony Sowell, 51 ans. Reconnu coupable de meurtres vendredi par les jurés du tribunal pénal de l’Ohio, ex-Marine risque la peine de mort. Le procès est entré lundi dans sa phase finale, les jurés devant décider de la peine à appliquer.
L’"étrangleur de Cleveland", comme l’a surnommé la presse, est accusé d’avoir tué ces femmes, toutes noires, pauvres et pour certaines toxicomanes. Ce n’est que lorsqu’une femme raconte à la police qu’Anthony Sowell l’avait attiré chez lui, violée et avait tenté de l’étrangler que les autorités fouillent la maison. Guidés par une puanteur insoutenable, les policiers découvrent alors deux cadavres en décomposition sur un lit. Des semaines de ratissage de lieux permettent également de mettre au jour huit autres corps, dans la maison et le jardin.
"Trous noirs"
Sa ligne de défense ? La folie. Ses avocats ont mis en avant des problèmes de stress post-traumatique et d’autres maladies psychiques, souligne le Washington Post. Et lundi, pour la première fois, Anthony Sowell a versé des larmes, lorsqu’un psychiatre a évoqué son enfance difficile, affirmant qu’il n’avait "pas un seul ami" étant jeune. Négligé, il aurait subi des violences sexuelles et physiques.
Selon l’expert, le tueur aurait un QI inférieur à la normale et des difficultés à réfléchir et à écrire. Des dysfonctionnements qui pourraient avoir été causés par une crise cardiaque survenue en 2007, qui aurait affecté le traitement des informations par le cerveau. Mais les procureurs, eux, ont plutôt mis en avant la consommation de crack de l’accusé pour expliquer son comportement.
La défense d'Anthony Sowell :
Aux policiers, Anthony Sowell a parlé de "trous noirs" lorsqu’une femme lui rendait visite. Après ces trous de mémoire en forme de "cauchemars" les femmes avaient disparu, a-t-il expliqué. Et une "voix" dans sa tête lui disait de ne pas se rendre dans la chambre du troisième étage, là où deux corps ont été retrouvés.
Anthony Sowell a notamment parlé de son enfance aux policiers :
Déjà condamné pour tentative de viol
L’ancien militaire avait quitté les Marines en 1985. Il avait déjà été condamné à 15 ans de prison pour une tentative de viol. Au procès, des membres du service de réinsertion et de correction de l’Etat de l’Ohio ont décrit un détenu modèle, témoignant de sa bonne conduite lors de son incarcération, rapporte un journal local.
A sa sortie de prison en 2005, il était retourné vivre dans son ancienne maison, située dans un quartier résidentiel pauvre. C’est deux ans plus tard que les premières disparitions ont eu lieu, Sowell attirant ses victimes avec la promesse de leur donner de la drogue ou de l’alcool. S’il n’est pas condamné à mort, Anthony Sowell risque la prison à vie.