Le procureur général de Mons a annoncé mardi qu'il n'introduisait pas de recours devant la Cour de cassation contre la décision de libération conditionnelle de Michelle Martin, l'ex-femme et complice du pédophile meurtrier Marc Dutroux.
Le tribunal d'application des peine de Mons avait déjà donné lundi son feu vert à la remise en liberté conditionnelle de Michelle Martin, condamnée à 30 ans de réclusion en 2004 par la cour d'assises d'Arlon. Elle devrait être rapidement effective. Selon la loi belge, un condamné peut demander une remise en liberté anticipée après avoir purgé un tiers de la peine prononcée.
Dans un couvent en France ?
La France a indiqué mardi soir qu'elle n'avait pas été saisie "à ce stade" d'une demande formelle du ministère belge de la Justice concernant l'accueil de l'ex-femme de Marc Dutroux. Mais selon la presse belge, Michelle Martin pourrait s'installer dans un couvent dans l'Hexagone. Le nom de ce couvent et celui de l’ordre religieux dont il dépend sont tenus secrets.
Le tribunal a simplement posé comme conditions que Michelle Martin ne se rende pas dans le voisinage des familles de victimes, qu'elle continue à les indemniser et qu'elle s'abstienne de contacts avec les médias. Son suivi psycho-social devrait aussi être renforcé. Mais les détails doivent encore faire l'objet d'un accord entre la France et la Belgique.
Les familles des victimes sont amères
Le père de Julie, Jean-Denis Lejeune, s'est d'ores et déjà dit amer. Car, avait-il expliqué sur Europe 1, "c'est elle qui est responsable de la mort des petites".
"Il y a des gens qui n'ont pas leur place dans la société. Elle en fait partie" :
A l'issue d'un procès au retentissement mondial, Michelle Martin avait été condamnée en juin 2004 à 30 ans de réclusion pour avoir séquestré plusieurs victimes du pédophile et pour sa responsabilité dans la mort des deux plus jeunes d'entre elles, Julie Lejeune et Melissa Russo, âgées de 8 ans. Julie et Melissa, enlevées en juin 1995 près de Liège, sont mortes de faim après avoir été emmurées vivantes dans un cachot aménagé par le couple. Michelle Martin avait reconnu avoir refermé elle-même la porte en béton armé de l'ancienne citerne où étaient retenues prisonnières les fillettes alors que son mari était en détention et qu'elle était censée les nourrir.
Marc Dutroux, condamné pour ces viols, était en liberté conditionnelle quand il a enlevé six jeune filles, âgées de 8 à 19 ans. Il a été condamné à perpétuité pour enlèvement et viol des six jeunes filles, pour le meurtre de deux d'entre elles et pour avoir entraîné la mort de deux autres.