"Héros" ou "criminel" ? Israël enterre lundi son chef de guerre et ex-Premier ministre Ariel Sharon, "héros" populaire dans son pays mais "criminel de guerre" pour les Palestiniens. "Rarement la mort d’un homme politique, d’un chef de guerre, d’un chef d’Etat n’a provoqué autant de sentiments aussi contradictoires", analyse de son côté Daniel Cohn-Bendit dans sa chronique sur Europe 1.
Un parcours fait d'"intuitions géniales ou catastrophiques". Pour Daniel Cohn-Bendit, Ariel Sharon était un "solitaire qui n’en faisait qu’à sa tête", capable d’ "intuitions géniales ou catastrophiques et sanglantes", comme lors du massacre par ses alliés phalangistes chrétiens libanais dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila à Beyrouth en septembre 1982. Au fil de sa carrière, Ariel Sharon a été tour à tour un "machiavel de la force armée", un homme politique marqué à droite puis à gauche, et enfin le "décolonisateur dont Israël avec besoin, à la surprise de tous ses détracteurs, avec cynisme et lucidité".
Et si... Ariel Sharon est mort samedi dernier à 85 ans après huit ans passés dans le coma. Huit années au cours desquelles le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens n’a pas progressé d’un pouce. "Nous ne connaîtrons jamais la fin de l’histoire", conclut Daniel Cohn-Bendit, qui ne cache pas avoir rêvé un jour "d’un discours d’Ariel Sharon à Ramallah pour fêter la grande réconciliation israélo-palestinienne".
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