La polémique. Une soufflerie verticale, un spa à "zéro-gravité" et des milliers de chambres, le tout sur une île artificielle. C’est le projet fou qu’un promoteur immobilier souhaite faire construire au large de Barcelone. Sauf que pour la mairie, ce "Space Hotel", dont l’esthétique un rien douteuse a été dévoilée la semaine dernière, n'a pas sa place dans la cité catalane.
Un projet pharaonique... Pour cette incroyable île artificielle, Apogee Investors, qui a signé un accord avec l’entreprise américaine Mobilona, est prêt à mettre 1,5 milliard d’euros sur la table. Le complexe hôtelier de 300 mètres de haut serait relié à la terre par une passerelle. A l’intérieur, les visiteurs y trouveraient, en plus d’une soufflerie verticale permettant de s'exercer à la chute libre, et d’un spa "spatial", un centre commercial ouvert 24 heures sur 24, une marina capable d’accueillir des yachts gigantesques et des appartements. Pour passer une nuit dans l’une des 2.000 suites de l’hôtel, il faudra débourser entre 300 et 1.500 euros par nuit, indique Le Courrier de l’Espagne.
… Pour une expérience "d’un autre monde". L’ambition affichée est claire : Mobilina veut proposer "l’expérience d’un autre monde" pour ceux qui souhaiteraient "se rendre dans des galaxies lointaines". Il leur suffira pour cela d’emprunter le "train spatial" menant à la "Tour Galaxie", où les visiteurs trouveront un "Centre de la technologie immersive", développant "de nouvelles expériences de la vie sur Terre et dans l’espace". Les amateurs pourront aussi se promener dans un "espace immersif neuronique". En clair : un vaste tunnel avec des écrans présentant des vues de l’univers. Un véritable "délire spatial", juge le journal local La Vanguardia, précisant que Mobilona veut construire des projets similaires à Los Angeles et à Hong Kong.
La mairie sceptique. Le maire de Barcelone, Xavier Trias a accueilli l’idée avec circonspection. "Nous n’avons ni le besoin, ni le désir de mener des projets de cette nature", a-t-il déclaré à la chaîne CTV, selon le journal ABC. "Nous sommes une ville de culture, de créativité, d’innovation, et notre projet pour la ville suivra un autre chemin", a-t-il ajouté. Ses services vont tout de même examiner le projet en détail. L’île artificielle risque toutefois de rester dans les tiroirs, comme l’a expliqué un porte-parole des services de l’urbanisme de la mairie de Barcelone, pour qui le projet "semble convenir plus à un endroit comme Dubaï".