Alors que l'oeil de l'ouragan se trouvait, lundi à 14 heures, heure française, à 505 kilomètres au sud de New York, les Américains se préparent, dans le calme, à être touchés par la tempête.
La côte Est paralysée. Metro, bus, écoles et même Wall Street ont fermé pour la journée. Dans les zones inondables bordant l'East et l'Hudson River à Manhattan, à Brooklyn et Staten Island, le maire Michael Bloomberg a ordonné l'évacuation de 375.000 habitants de zones inondables. Mais malgré l'ouverture de 76 abris dans des écoles de la ville, nombre d'habitants semblaient préférer se barricader chez eux, souvent après avoir fait des stocks de vivres. 50 millions de personnes risquent d'être affectées, que ce soit par les inondations prévues en raison des pluies diluviennes ou des coupures de courant provoquées par la chute d'arbres sous l'effet des bourrasques.
>> Les dernières images de l'ouragan par la Nasa, ici.
Le point par zone :
New York, la vibrante ville la plus peuplée du pays, était anormalement calme lundi matin.
A Manhattan l’eau monte. Au sud de Manhattan, les eaux avaient déjà monté dans la matinée de près d'un mètre, s'approchant dangereusement de la hauteur d'eaux enregistrée en août 2011 lors du passage de l'ouragan Irene qui avait laissé 47 morts sur son passage et 10 milliards de dollars de dégâts. Des webcams, disposées un peu partout sur la côte, permettent de voir en direct les images de l'ouragan.
Les vents ont détruit une maison à Rodanthe, dans l'Etat de New York :
Atlantic City sous les eaux. Pour certains, c'est déjà trop tard: à Atlantic City, surnommée le "Las Vegas de l'Est", la résidente d'un hôtel, Aubrey Whelan, montrait sur Twitter les photos de la station balnéaire sous les eaux.
Boston, Philadelphie et Washington, villes fantômes. Les écoles sont fermées, les transports publics interrompus. Dans la capitale fédérale, les fonctionnaires et employés du district de Columbia ont été appelés à rester chez eux et nombre de commerces garder portes closes. Habituellement congestionnée, Washington avait des allures de ville fantôme.
Un coût de plusieurs milliards. L'ouragan pourrait causer 10 à 20 milliards de dollars de dégâts, ont estimé les experts.
La campagne présidentielle impactée. Le président américain Barack Obama, qui a appelé ses compatriotes à prendre "très au sérieux" le danger, a annulé un déplacement en Floride afin d'être à la Maison-Blanche pour "surveiller les préparatifs" à l'ouragan Sandy. Interrompre sa campagne à un moment crucial lui permet d'endosser le costume présidentiel et de rappeler qu'il est le "Commander in chief", loin de l'inertie reprochée à George W. Bush lors de l'ouragan Katrina qui avait dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005.
Déjà soixante six victimes. L'ouragan a déjà laissé au moins 66 morts après son passage dans les Caraïbes. Six ou sept Français sont par ailleurs portés disparus en mer entre la Martinique et la Dominique depuis dimanche soir, selon le ministère des Transports, qui a précisé que la houle était forte après le passage de Sandy.
La tempête a également provoqué la perte d'un trois-mâts, le HMS Bounty, réplique de la célèbre frégate anglaise dont l'équipage s'était mutiné au XVIIIe siècle. Sur une équipe de 16 personnes, 14 ont été récupérées dans la matinée, deux étaient toujours portées disparues.