Mouammar Kadhafi est sans doute en train de gagner la partie en Libye. Ses troupes sont aux portes de Benghazi, la ville aux mains des insurgés jusqu'alors. Des tirs d'artillerie ont été entendus dans la nuit au sud de la ville et le bombardement de l'aéroport a commencé dans la matinée, selon les témoignages recueillis par Europe 1. L'armée libyenne a donné un temps limité aux habitants de Benghazi pour s'éloigner des positions tenues par les insurgés et des dépôts d'armes.
La ville est très mal protégée et les insurgés seraient absents, selon d'autres témoignages rapportés à Europe 1. "Les opérations militaires sont finies. Dans 48 heures, tout sera fini. Nos forces sont presque à Benghazi", a assuré mercredi Saïf al Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen.
Ajdabiya reprise par Kadhafi
Quelle que soit la décision de la communauté internationale contre le régime libyen, "ce sera trop tard", a-t-il ajouté au lendemain de déclarations similaires de son père. Mardi, les forces gouvernementales ont lancé l'aviation et l'artillerie lourde contre Ajdabiya, noeud de communication stratégique et dernier verrou tenu par les rebelles avant Benghazi, 160 km plus au sud, coupant la principale route entre les deux villes. Le bilan s'élève à 26 morts à Ajdabiya.
L'armée du colonel a aussi progressé à l'ouest et livre des combats intenses mercredi à Misrata, troisième ville du pays, tenue jusqu'à présent par les insurgés.
"Pas encore trop tard" pour intervenir
De son côté la communauté internationale continue à tergiverser. Les ministres des Affaires étrangères du G8 réunis mardi à Paris ne sont pas parvenus à un accord sur l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qui a été rejetée par Berlin et jugée avec circonspection par Moscou.
Un projet de résolution en ce sens a été mis en circulation mercredi au Conseil de sécurité de l'Onu par la France et le Royaume-Uni après l'appui que lui a apporté la Ligue arabe. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir dans la soirée. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé mercredi qu'il n'était "pas encore trop tard" pour intervenir en Libye.