Les autorités belges réclament de nouveau, dans une lettre adressée au président François Hollande, un tableau de Rubens dérobé en 1794 par les troupes révolutionnaires à la cathédrale de Tournai, en Belgique, et actuellement exposé à Nantes. Le président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et maire de Tournai, Rudy Demotte, fait appel aux "relations étroites, d’amitié et de proximité qui unissent la Belgique et la France" pour réitérer sa demande, dans son courrier adressé mercredi au président Hollande et à la ministre de la Culture, Aurélie Fillipetti. Il rappelle que, "l'an dernier déjà", il avait saisi le gouvernement français "pour que l’œuvre de Rubens puisse quitter le Musée des Beaux-Arts de Nantes pour être restituée à Tournai". Aucune suite n'avait été donnée à cette demande.
Ce tableau, le "Triomphe de Judas macchabée", fait partie, avec "La délivrance des âmes du Purgatoire", d'un ensemble commandé en 1635 au peintre Pierre Paul Rubens par l'évêque de Tournai, et financé par les habitants de la région. Les deux tableaux ont été enlevés et envoyés en France en 1794, comme de nombreuses autres oeuvres, par les troupes françaises qui occupaient alors le territoire de l'actuelle Belgique. Par une décision de Napoléon Bonaparte, le musée de Nantes a reçu en 1801 le "Judas macchabée", où il se trouve toujours exposé malgré les démarches entreprises jusqu'en 1832 par les autorités ecclésiastiques tournaisiennes, alors que son pendant, le "Purgatoire", a été restitué à la cathédrale dès 1815.