"Victoire locale, impact national". A l’image du Soir, la presse belge fait lundi une lecture nationale de la victoire de l’indépendantiste flamand Bart De Wever aux élections communales à Anvers. Le leader de la N-VA (Nouvelle alliance flamande) met ainsi le pays "au défi d’un avenir confédéral", prévient Le Soir, pour qui "la Belgique tremble à nouveau".
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"Tout le monde aussi s’inquiète face à la nouvelle donne que constitue l’ancrage surpuissant des troupes de Bart de Wever en Flandre", ajoute le quotidien. Même son de cloche dans Le Vif, qui note que "la stratégie qui visait à faire des élections communales un référendum pour le national a fonctionné à merveille".
Un "signal national"
Côté flamand, les éditorialistes saluent, notamment dans Her Laatste Nieuws, un "moment clé historique" pour Anvers, la "plus grande ville de Flandre". "C’est un bouleversement comme nous n’en avons plus vu depuis la deuxième guerre mondiale", note Luc Van Der Kelen, affirmant que la sortie sur la Grand Place de Bart De Wever après sa victoire n’avait rien d’une "démonstration discrète".
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Pour l’éditorialiste, "De Wever a réalisé le premier point de son plan en trois points. D’abord Anvers, ensuite la Flandre et finalement la Belgique". Dans Standaard, Bart Sturtewagen est catégorique : la N-VA, qui a réalisé une forte percée dans l’ensemble de la Flandre, est le "seul vainqueur après les élections locales d’hier". "Le signal national ne peut pas être mal compris", assure-t-il.
Les journaux francophones nuancent
Mais les journaux francophone nuancent lundi matin l’impact de ce dimanche "jaune et noir". "Il serait injuste de réduire ce scrutin au résultat de la seule N-VA", affirme ainsi La Libre Belgique, concédant toutefois que "la N-VA est désormais le grand parti populaire que toutes les autres formations politiques ont rêvé d’être".
"On est impatient de voir de quoi Bart de Wever est réellement capable. Dès ce mercredi, il mettra les mains dans le cambouis. Une grande première…", souligne le quotidien. Et le quotidien, qui affirme que "ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut négocier le confédéralisme, comme il le propose. Mais il faut s’y préparer en concevant une riposte forte".
Un atout : pas de bilan à défendre
Bart De Wever a bénéficié du fait qu’il n’avait pas de bilan et pouvait donc convaincre les électeurs que voter pour la N-VA était "le meilleur moyen de s’opposer à la politique ‘laxiste, socialiste, marxiste’ menée rue de la Loi", où siège le Premier ministre à Bruxelles.
Une opinion que résume Philippe Leruth, dans L’Avenir : "le lendemain de la victoire sera plus difficile à gérer que le succès électoral à Anvers".