L'INFO. En Bosnie, on n'avait pas vu de telles manifestations depuis la guerre de 1992-95. Vendredi, de violentes manifestations ont secoué le pays et les protestataires ont l'intention de défiler à nouveau lundi. Ce qu'ils réclament ? La démission du gouvernement.
Des milliers de salariés au chômage. C'est de Tuzla, dans le nord-est du pays, qu'est parti le mouvement. Dans ce qui était autrefois la plus importante ville industrielle de Bosnie, des milliers de salariés se sont retrouvés au chômage à cause des échecs de privatisations de plusieurs usines. Le mouvement s'est ensuite étendu à plusieurs ville de Bosnie, puis à la capitale.
[In picture] A man points at a government building set ablaze after clashes in #Tuzla, #Bosnia (REUTERS/Dado Ruvic) pic.twitter.com/rWbHVBVlXk— euronews (@euronews) February 7, 2014
Des chefs d'administration démissionnent. Dimanche, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la capitale devant l'immeuble incendié de la présidence tripartite du pays, réclamant la démission des autorités. Et sous la pression de la rue, les chefs de quatre administrations régionales de la Fédération croato-musulmane ont démissionné. En Bosnie, les institutions politiques, issues des accords de Dayton, sont en effet extrêmement compliquées et prévoient le partage du pouvoir entre musulmans, Serbes et Croates, et les décisions doivent être adoptées avec l'accord des trois communautés.
Just as I say that, report comes through of clashes between protesters & police in Bihac. Few injured. #BosnianSpringpic.twitter.com/trIVTtoT84— Rusty Woodger (@rustywoodger) February 8, 2014
Des élections anticipées ? Pour tenter de calmer la gronde, plusieurs dirigeants ont appelé à des élections législatives anticipées, qui doivent normalement avoir lieu en octobre. Quant aux manifestants, ils proviennent plutôt des villes où les musulmans sont majoritaires. Le mouvement ne semble pas avoir embrasé les régions peuplées par des Serbes et des Croates.
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