L'INFO. "Oui, c'est oui". C'est le nom de cette nouvelle loi, promulguée dimanche en Californie. Dans cet Etat américain, la formulation explicite du consentement est désormais obligatoire avant toute relation sexuelle sur les campus universitaires. Le but : protéger les jeunes femmes du viol, notamment si elles sont sous influence de drogues ou d'alcool.
Selon la loi "Yes means yes", une première aux Etats-Unis, les partenaires sexuels doivent donner "leur accord explicite, conscient et volontaire" avant toute relation sexuelle. "L'accord explicite ne peut être donné par quelqu'un d'endormi, d'inconscient", ou s'il ou si elle est "sous l'influence de drogues, d'alcool ou de médicaments", stipule le texte.
Une femme sur cinq. Plus tôt en septembre, le président américain Barack Obama avait lancé une campagne de sensibilisation pour interdire la "tolérance silencieuse" des viols sur les campus universitaires. Selon le président américain, une femme sur 5 est agressée sexuellement pendant ses années universitaires aux Etats-Unis. "Sur l'ensemble de ces agressions, seules 12% sont déclarées. Et parmi celles-ci, seule une portion des agresseurs est punie", avait-il ajouté.
Les campus applaudissent. L'université de Californie (UC) a salué la signature de la nouvelle loi : "Nous sommes heureux de voir que ce projet est devenu une loi à part entière", a réagi Dianne Klein, porte-parole de l'université. "Le consentement explicite est l'un des nombreux facteurs qui est évalué quand des violences sexuelles font l'objet d'enquêtes sur nos campus, mais c'est un facteur extrêmement important", a-t-elle ajouté. Un porte-parole de l'association des étudiants de Californie (UCSA), Jefferson Kuoch-Seng, a de son côté "félicité" le gouverneur Brown d'avoir signé ce texte qui représente une "étape importante dans la façon dont les universités devraient traiter les victimes de violences sexuelles et leurs agresseurs". "Il reste toutefois beaucoup de travail et l'UCSA va continuer à défendre, éduquer, et faire porter l'attention sur la question des violences sexuelles", a-t-il ajouté.
Une étudiante en art de l'Université de Columbia américaine, Emma Sulkowicz, a aussi contribué à mettre en lumière ce problème en en faisant le sujet de sa thèse, "Carry that weight" (Porter ce poids, en français), et en se promenant partout depuis le début de l'année scolaire avec le matelas sur lequel elle a été violée dans son dortoir.