Dès la confirmation de la condamnation à mort du ressortissant Britannique Akmal Shaikh mardi par la Cour suprême, les médias chinois ont tous annoncé son exécution, signe que le régime leur avait donné une consigne forte. Sur Internet soumis d’habitude à la censure, les forums étaient remplis mardi de commentaires qui approuvent la décision. "La Chine a garanti son indépendance face aux Anglais", "voici une bonne claque pour les européens arrogants", pouvait-on lire.
L'ambassade de Chine à Londres a tenté de justifier cette exécution au nom de la gravité de l’infraction. "Akmal Shaikh a été condamné pour un grave crime de trafic de drogue. La quantité d'héroïne qu'il a apportée en Chine était de 4.030 grammes, suffisante pour causer 26.800 morts et menacer de nombreuses familles", indique l'ambassade dans un texte publié mardi sur son site internet.
"Les droits de M. Shaikh ont été respectés" tout au long de la procédure judiciaire qui a mené à son exécution mardi, a aussi argué l'ambassade, soulignant qu'"il n'y a apparemment pas de traces dans les rapports médicaux" de "sa présumée maladie mentale".
Pékin a voulu à la fois montrer à son opinion publique qu’elle ne courbe plus l’échine face à l’Occident et notamment face à l’administration britannique accusée par le régime chinois d’offrir l’asile à de nombreux dissidents.
La Chine s’appuie aussi sur un fort ressentiment dans l'opinion publique chinoise contre les trafiquants de drogue, et affirme que "selon un sondage internet récent, 99 % des personnes interrogées soutiennent la décision du tribunal" de condamner à mort le Britannique.
Europe1.fr avec Anthony Dufour