Pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953, la Corée du Nord a attaqué mardi matin le territoire du Sud. Pyongyang a bombardé une cinquantaine d'obus sur deux îles, proches de l’aéroport de Seoul. Suite à ces premiers tirs, la Corée du Sud a indiqué avoir répliqué. Le ministère de la Défense sud-coréen a placé l'armée en état d'alerte maximum.
De son côté, la Corée du Nord affirme que c'est l'armée sud-coréenne qui a tiré la première. "L'ennemi sud-coréen, malgré nos avertissements répétés, a commis des provocations militaires en procédant à des tirs d'artillerie dans notre territoire maritime à côté de l'île de Yeonpyeong, à partir de 13h", a indiqué le commandement de l'armée nord-coréenne dans un communiqué.
Les ministères de la Défense américain et sud-coréen ont fait savoir qu'ils mèneront "des consultations étroites" afin d'apporter une réponse coordonnée au bombardement par la Corée du Nord d'une île de Corée du Sud,
Quatre morts en Corée du Sud
Une cinquantaine d'obus, selon la chaîne de télévision YTN, sont tombés sur l'île de Yeonpyeong. Cette île, où vivent environ 1.500 personnes, est située en mer Jaune, juste au sud de la ligne frontalière décrétée par les Nations unies après la guerre de Corée et au nord de ligne de partage revendiquée par Pyongyang. Il s'agit d'une zone démilitarisée. De graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, 2002 et en novembre 2009.
Séoul a confirmé que des obus avaient atteint l'île où se trouve un détachement de l'armée qui a procédé à 80 tirs de riposte. L'état-major sud-coréen a indiqué que deux soldats ont été tués par les tirs d'obus. Mercredi, les corps de deux civils ont été découverts, portant le bilan à quatre mort. L'armée a fait état également de dix-huit blessés, dont trois civils et quinze chez les militaires sud-coréens. Cinq soldats ont été grièvement blessés.
Les images diffusées sur la chaîne de télévision sud-coréenne YTN ont montré des immeubles en feu suite aux tirs nord-coréens. Selon elle, les violences ont fait des blessés et endommagé des habitations. Les habitants décrivent un bombardement extrêmement violent et spectaculaire, selon les informations obtenues par Europe 1. Les obus seraient tombés pendant trente minutes non-stop. La population de l'île de Yeonpyeong se sont enfuis sur les hauteur, ils sont traumatisés. Même s'ils n'habitent qu'à 15 kilomètres des côtes de la dictature du Nord, ils n'imaginaient pas une telle attaque.
Pas de conflit de grande ampleur
L'armée nord-coréenne a affirmé qu'elle "continuera sans hésitation ses attaques militaires si l'ennemi sud-coréen ose envahir notre territoire ne serait-ce que de 0,001 millimètre". En mer occidentale - la mer Jaune -, "il n'existera que la frontière maritime établie par nous", précise le communiqué.
Quant au président sud-coréen, il a été mis à l’abri dans un bunker. Il a d’ores et déjà prévenu qu’il s’opposera à une dérive vers un conflit de plus grande ampleur. Mais Séoul a promis des "représailles" en cas de nouvelles provocations du Nord après le bombardement de l'île sud-coréenne. Le gouvernement sud-coréen affirme qu'il va se montrer ferme, mais il garde à l'esprit qu'une réaction trop forte pourrait entraîner une escalade militaire.
L'armée sud-coréenne a toutefois fait savoir qu'elle avait procédé à des exercices de tirs dans le secteur où des échanges d'artilleries ont par la suite éclaté avec la Corée du Nord. "Nous procédions à des manœuvres habituelles et nos tirs expérimentaux étaient dirigés vers l'Ouest, pas le Nord", a précisé un porte-parole militaire.