La Corée du Nord hausse encore le ton. Déjà menaçant depuis quelques semaine avec son voisin du Sud, mais aussi le Japon et les Etats-Unis, le pays dirigé par Kim Jong-Un est passé en "état de guerre" avec la Corée du Sud. C'est le dernier rebondissement dans ces relations tendues entre les deux voisins coréens.
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"Protocole de temps de guerre". "A partir de maintenant, les relations inter-coréennes sont en état de guerre et toutes les questions entre les deux Corées seront traitées selon un protocole de temps de guerre", a déclaré la Corée du Nord dans un communiqué. "La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n'est ni en guerre ni en paix est terminée", ajoute le texte diffusé par l'agence de presse officielle nord-coréenne Korean Central News Agency (KCNA).
Menaces prises "au sérieux" par l'Amérique. Rapidement, les Etats-Unis se sont fendus d'une réaction. "Nous avons vu les informations sur un nouveau communiqué non constructif de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux", a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité, à la Maison Blanche. "Ce n'est pas vraiment une nouvelle menace, seulement un élément dans une série de menaces de provocation", a réagi de son côté le ministère de l'Unification sud-coréen.
Vraie menace ou simple rhétorique ? Le communiqué du Nord avertit que toute provocation militaire près des frontières terrestres ou maritimes entre le Nord et le Sud de la Corée entraînerait "une guerre totale et un conflit nucléaire". Au Sud, aucun mouvement de troupe particulier n'a été observé près des frontières depuis l'annonce. La plupart des experts estiment que ces menaces sont pure rhétorique et qu'elles n'annoncent pas un affrontement concret, mais la situation est devenue maintenant si incertaine que tout léger dérapage pourrait entraîner potentiellement une escalade rapide.
Les Alliés du Nord tentent de le raisonner. Vendredi, la Chine et la Russie ont demandé toutes les deux vendredi aux parties de coopérer pour prévenir une dégradation de la situation. "Nous attendons des deux camps qu'ils exercent une responsabilité et une retenue maximales et que personne ne franchisse le point de non-retour", a dit à l'agence Interfax Grigori Logvinov, responsable russe chargé de la Corée au ministère des Affaires étrangères.
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Escalade de menaces. Depuis début mars et l'adoption de nouvelles sanctions par l'ONU à l'égard de Pyongyang après un 3e test nucléaire, la Corée du Nord a musclé ses déclarations guerrières, menaçant régulièrement Séoul et Washington de "frappes stratégiques" et de "guerre totale".