La Corée du Nord a procédé mardi matin au troisième essai nucléaire de son histoire comme elle avait annoncé en avoir l'intention en dépit de l'interdiction qui lui en est faite par les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. Un diplomate aux Nations unies s'exprimant sous le sceau de l'anonymat a précisé que le Conseil de sécurité avait été informé par les Sud-Coréens d'un essai nord-coréen.
Secousse sismique enregistrée
Celui-ci s'est déroulé à 11h57 (03h57 Heure de Paris) et s'est traduit par une activité sismique inhabituelle en Corée du Nord, enregistrée dans un premier temps par l'agence américaine de veille géologique. L'USGS a signalé une secousse tellurique d'une magnitude de 4,9 degrés située à une profondeur d'un kilomètre à proximité d'un site nucléaire connu utilisé par les autorité nord-coréennes.
L'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO) a confirmé cette activité sismique et a estimé que la localisation était "globalement cohérente" avec celle des essais pratiqués en 2006 puis en 2009 par les Nord-Coréens. Le CTBTO, qui a précisé avoir besoin de données complémentaires pour établir s'il s'agit effectivement d'un essai, a jugé que la secousse sismique présentait "les caractéristiques claires d'une explosion".
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
La présidence sud-coréenne a immédiatement convoqué une réunion de son conseil de sécurité nationale imitée par le gouvernement japonais qui a fait de même. L'armée a relevé son niveau d'alerte et Séoul qui assure la présidence tournante a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu à 15 heures (heure de Paris). Selon le ministère de la Défense Sud-Coréen, le séisme enregistré correspondrait à une explosion nucléaire de six à sept kilotonnes.
Le Japon a annoncé qu'il envisageait de prendre unilatéralement des sanctions contre la Corée du Nord. "J'ai ordonné que nous envisagions tous les moyens possibles pour traiter cette question, y compris des sanctions unilatérales tout en coopérant avec les autres pays", a commenté le Premier ministre Shinzo Abe.