Un téléphone dernier cri… pour une poignée de privilégiés. La Corée du Nord, un des pays les plus isolés et secrets au monde, a dévoilé ce qu'il présente comme un téléphone multifonctions conçu par ses soins. Mais peu de Nord-Coréens pourront se l’offrir.
"Arirang", comme la chanson. Le smartphone, baptisé Arirang, du nom d'une chanson populaire coréenne, s'appuie sur le système d'exploitation Androïd de Google. Son existence a été révélée lors d'une visite d'usine par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un le week-end dernier. Selon les analystes, ce smartphone est vraisemblablement fabriqué en Chine voisine, pays allié de la Corée du Nord. Les photos diffusées par KCNA montrent des ouvriers inspectant et empaquetant des téléphones mais pas de chaînes de production.
Un nouvel outil de surveillance. Là où pour beaucoup d’Occidentaux les smartphones sont synonymes de liberté, en Corée du Nord mieux vaut ne pas en être équipé. Certains analystes avancent, en effet, que ce téléphone permettra aux autorités de surveiller de près les conversations des citoyens.
Pas d’internet mais un intranet. Pas question pour les quelques Nord-Coréens qui pourront s’offrir un Arirang d’aller surfer sur le web : seul l’intranet national, créé en 2002, sera accessible. Ce réseau est coupé du monde et ne publie que des informations approuvées par le pouvoir. L'accès à Internet est réservé à une super-élite, d'un millier de personnes au plus.
Néanmoins le pays n'est pas un désert total en matière de technologies de l'information. Les téléphones portables ont été introduits en 2008, via une société conjointe avec la firme égyptienne Orascom. Le pays compte deux millions d’abonnés au téléphone portable, sur 24 millions d’habitants. Mais ils ne peuvent pas appeler en dehors des frontières nord-coréennes. Au total, 95% de la population n’a ni portable ni intranet.
Quelques téléphones clandestins. Mais les frontières ne sont plus aussi hermétiques qu'auparavant. Des portables chinois introduits en contrebande permettent de téléphoner à l'international. Les DVD, MP3 et clés USB, eux aussi introduits en fraude, sont autant de fenêtres ouvertes sur l'extérieur, malgré les risques encourus si l'on se fait prendre.