Depuis des décennies, ce dossier empoisonne les relations entre Pyongyang et Tokyo. Jeudi, la Corée du Nord a fait un geste en acceptant de rouvrir le dossier des Japonais enlevés dans les années 1970 et 1980. En retour, le Japon a accepté de lever plusieurs sanctions contre le régime communiste.
Enlevés pour former des espions. C'est lundi que des pourparlers ont débuté entre deux délégations dans un hôtel de Stockholm. Leur mission : débloquer ce dossier épineux. En pleine guerre froide, le régime de Pyongyang a enlevé des Japonais afin de former les espions nord-coréens à la langue japonaise et aux coutumes du pays.
Désaccord entre Tokyo et Pyongyang. Tokyo n'a jamais voulu considérer ces enlèvements comme une affaire classée, et en avait fait une condition pour une éventuelle normalisation des relations avec Pyongyang. La Corée du Nord, de son côté, estimait que la question de ces enlèvement, portant selon elle sur 13 personnes, avait été réglée avec le retour au Japon de cinq détenus, les huit autres étant morts. Mais pour Tokyo, il s'agit d'au moins 17 kidnappés et les explications de la Corée du Nord ne sont pas jugées satisfaisantes.
Une "solution complète". A Stockholm, les représentants des deux pays ont discuté pour la première fois depuis 16 mois. Et jeudi après-midi, c'est le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a annoncé en personne le déblocage du dossier. D'après le secrétaire général du gouvernement japonais, la Corée du Nord a promis de mettre sur pied son comité d'enquête "d'ici trois semaines". Appelant de ses voeux une "solution complète" au dossier, Shinzo Abe a prévenu : "notre mission ne sera terminée que le jour où les familles de toutes les personnes enlevées auront la possibilité de serrer leurs enfants dans les bras".
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