La Côte d’Ivoire retient son souffle. Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, les Ivoiriens attendent fébrilement les résultats. La Commission électorale indépendante (CEI) devrait publier des résultats partiels du duel dans la journée de mardi. D'ici mercredi, elle doit annoncer qui, du président sortant Laurent Gbagbo et de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, présidera pour cinq ans le pays.
Vote sous haute tension
Les premiers résultats de ce vote tenu, selon l'Onu, "dans un climat démocratique", s'annoncent serrés. Ils devraient être divulgués dans un climat de tension alourdi par des violences sporadiques et des accusations mutuelles d'intimidation.
Dimanche, des violences ponctuelles et des incidents ont éclaté. Cinq membres des forces de sécurité ont été tués à Daloa dans l'ouest du pays peu avant le début du dépouillement, au moment de la fermeture des bureaux de vote. Il s'agit de deux policiers, d'un gendarme et de deux soldats. Selon deux sources proches des services de sécurité, ces hommes ont été tués aux abords de trois bureaux de vote où des Ivoiriens en colère se plaignaient d'être empêchés de voter.
Dans la nuit de dimanche à lundi, des coups de feu ont retenti dans certains quartiers d'Abidjan, selon le témoignage d'habitants. Mais lundi, les rues de la métropole étaient calmes, même si la circulation était réduite.
Une participation en baisse
Quant au taux de participation au second tour de la présidentielle, il se situe autour de 70%. Le chiffre est en baisse par rapport au premier tour le 31 octobre où elle avait atteint 83%. Lors du premier tour de ce scrutin, 83% des quelque 5,7 millions d'inscrits s'étaient rendus aux urnes, un score "historique" selon la CEI.
Ce second tour s’est déroulé dans un climat de tension qui contrastait avec l'ambiance plutôt apaisée du premier tour. Le 31 octobre, le président sortant a recueilli 38% des suffrages et Alassane Ouattara, ex-directeur adjoint du FMI, 32%. Ce dernier a obtenu le soutien de l'ex-président Henri Konan Bédié - il avait recueilli 25% des voix au premier tour -.
Six fois repoussée depuis la fin du mandat de Laurent Gbagbo en 2005, l'élection présidentielle vise à mettre fin à une décennie de violences ou de tensions dans l'ex-colonie française productrice de cacao, où une rébellion nordiste contre le chef de l’Etat a provoqué depuis 2002 une partition de fait.