L’INFO. La mesure est hautement symbolique : d’ici quelques jours, la Crimée devrait se mettre à l’heure russe, abandonnant le fuseau horaire de Kiev pour adopter celui de Moscou. Au lendemain du plébiscite pour le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie, les autorités séparatistes n’ont pas perdu de temps. Aussitôt après l’annonce des résultats définitifs de ce référendum contesté par les pays occidentaux, le Parlement de Crimée a proclamé son indépendance de l’Ukraine et demandé le rattachement à la Russie. Tout en entamant déjà sa "russification". Le président Vladimir Poutine,lui, a signé lundi un décret reconnaissant l'indépendance de la Crimée.
Les pendules à l’heure russe. Dès le 30 mars, la Crimée passera donc au fuseau horaire de Moscou, en avance de deux heures sur celui de Kiev. C’est en tout cas ce qu’a promis le Premier ministre pro-russe Serguïï Axionov, avant de s’envoler pour Moscou.
Exit les lois ukrainiennes. Depuis lundi, les lois ukrainiennes ne s’appliquent en tout cas plus dans la péninsule. Après avoir réclamé son intégration à la Fédération de Russie, le Parlement de la "République de Crimée" a adopté une résolution selon laquelle Kiev n’y exerce plus aucune autorité. Et demandé "aux Nations unies et à tous les pays du monde de la reconnaître comme un Etat indépendant" au sein de la Fédération de Russie.
Le rouble monnaie officielle. Autre mesure, et pas des moindres : le rouble est devenu la monnaie officielle de la Crimée. La hryvnia ukrainienne pourra cependant encore être utilisée parallèlement à la devise russe jusqu’au 1er janvier 2016. D’après le média pro-russe Russia Today, la Banque Centrale russe pourrait faire en sorte que les premiers roubles circulent en Crimée en une semaine.
Les unités militaires ukrainiennes dissoutes. Dès lundi, la Crimée a annoncé la dissolution des unités militaires ukrainiennes. Deux choix possibles s’offrent aux soldats : quitter la péninsule ou y rester, en s’enrôlant dans les forces armées de la Crimée. D’après le New York Times, des troupes ukrainiennes sont toujours encerclées par des militaires russes dans des bases de Crimée.
Des "nationalisations" dans le pétrole. L’une des premières décisions prise par le Parlement séparatiste de Crimée porte aussi sur la "nationalisation" des actifs criméens de Tchernomorneftegaz, la société pétrolière publique ukrainienne. L’entreprise explore et exploite les gisements d’hydrocarbures de la zone ukrainienne en mer Noire et en mer d’Azov, à l’est de la péninsule. Au total, 17 gisements sont concernés, onze de gaz naturel, deux de pétrole et quatre de condensat de gaz. Les biens criméens de deux autres entreprises du secteur ont aussi été "nationalisés".
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