Une sexagénaire française handicapée, enlevée samedi près de Lamu, Marie Dedieu, est toujours aux mains de ses ravisseurs en Somalie. Faute d'avoir pu arrêter les ravisseurs, les autorités kényanes tentaient dimanche de négocier avec eux, dans le petit village côtier somalien de Ras Kamboni où serait détenue l'otage.
Un des employés de maison de la Française a par ailleurs été arrêté dimanche : il est interrogé par la police. "Il y a des éléments que nous voulons qu'il clarifie car il a un rôle crucial dans cette enquête", a indiqué une source policière à l'AFP.
La Française, qui a une mobilité réduite et se déplace en fauteuil roulant, a besoin d'un traitement médical constant dont elle est désormais privée. Elle vivait depuis une quinzaine d'années dans l'archipel de Lamu, où elle était parfaitement intégrée, ont témoigné ses proches sur place.
Les agresseurs avaient ciblé leurs proies
D'après le chef de la police Côtière Ernest Munyi, les agresseurs auraient frappé à la porte de la maison de l'employé qui travaille pour la Française. L'employé aurait résisté, avant que les agresseurs ne l'obligent à les laisser entrer et à les conduire à la maison de leur patronne, adjacente.
"C'est arrivé juste après trois heures du matin, nous dormions tous et nous avons tous été réveillés en sursaut parce qu'il y a eu des coups de feu," a pour sa part raconté Jeremiah Kiptoon, qui travaille sur l'île de Manda. "Les chiens aboyaient et des gens criaient". "J'ai couru à l'endroit où ça s'était passé, mais quand je suis arrivé, la femme était déjà partie," a-t-il poursuivi.
Opération avortée des forces kenyanes
Les forces kenyanes ont tenté peu après le rapt une opération en mer pour libérer l'otage mais, devant la riposte des bandits, les militaires ont préféré se retirer pour ne pas mettre en péril la vie de la ressortissante française, selon les informations d'Europe 1. Plusieurs ravisseurs auraient été blessés lors de la fusillade.
L'armée française a dépêché sur place des commandos de marine venus de Djibouti. Ces hommes se trouvent actuellement au large des côtes somaliennes. Aucune intervention n'est planifiée pour le moment.
Une région dangereuse
L'enlèvement a eu lieu dans la région où une couple de Britanniques avait été kidnappée par un commando le mois dernier. L'homme avait été tué, la femme enlevée. Des pirates somaliens ont affirmé qu'elle était en captivité sur le sol somalien, attisant les craintes de voir les pirates opérer de plus en plus du côté kényan de la frontière.
Désormais, la France "déconseille formellement de séjourner dans l'archipel de Lamu et dans sa région à proximité de la frontière somalienne".