Les révélations de Human Rights Watch n'en finissent plus d'embarrasser les Occidentaux. Après la CIA et le MI6, c'est au tour des services secrets français d'être mis en cause par des documents retrouvés dans le bureau de l'ex-chef du renseignement libyen, Moussa Koussa, un très proche de Kadhafi, rapporte le journal Le Monde dans son édition de mercredi.
Des informations auraient été transmises au régime de Mouammar Kadhafi ainsi que des "transferts secrets de prisonniers vers la Libye", selon l'organisation humanitaire.
Le Quai d'Orsay nie catégoriquement.
"Nous avons procédé à des vérifications soigneuses. Nous n'avons trouvé aucune trace d'aucune participation française de ressortissant libyen vers son pays d'origine", s'est défendu le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero, dans les colonnes du quotidien.
Des liens "ponctuels"
La diplomatie française reconnaît néanmoins avoir entretenu des liens "ponctuels" avec la dictature libyenne, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Pour asseoir sa défense, le Quai d'Orsay met en avant une résolution de l'Onu datant de 2004. Le régime du colonel Kadhafi était alors jugé à nouveau fréquentable. Exit le programme de développement d'armes de destruction massives ou l'implication de l'ancien paria dans un quelconque attentat.
Bien que très discret sur la question, l'Élysée a néanmoins demandé lundi quelques vérifications au sujet de ces révélations. L'une des plus embarrassantes concerne Abdelhakim Belhadj, militant islamiste aujourd'hui chef militaire des rebelles à Tripoli. Dans le journal britannique The Guardian, il affirme avoir été interrogé par des agents de renseignements français, allemands et italiens lorsqu'il était détenu dans les geôles de Tripoli.
Si ces informations s'avèrent exactes, Paris ne pourrait nier avoir fermé les yeux sur les transferts de prisonniers vers la dictature libyenne.