En plein enlisement sur le terrain militaire libyen, Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition libyen (CNT) a été reçu mercredi à l'Elysée par Nicolas Sarkozy. Les rebelles souhaitent l'intervention de troupes au sol pour chasser le colonel Kadhafi. Un scénario pour l'instant écarté par la France qui a toutefois promis une intensification des raids aériens internationaux.
Moustapha Abdeljalil a demandé un renforcement particulier des frappes sur la ville de Misrata, assiégée par les forces de Mouammar Kadhafi. "Nous allons effectivement intensifier les frappes et répondre à cette demande du CNT", dit-on à l'Elysée. "Le président a dit : 'Nous allons vous aider'".
Au cours de cet entretien, Moustapha Abdeljalil a également invité le président français à se rendre à Benghazi, fief de la rébellion. La présidence a "pris note" de cette invitation, a-t-on indiqué dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.
Une dizaine d'officiers français sur le terrain
En revanche, contrairement aux souhaits des rebelles, la France n'envisage pas l'envoi de troupes au sol. Le ministre de la Défense, Gérard longuet, a déclaré à l'issue du Conseil des ministres qu'il était "hors de question" d'envoyer des troupes au sol et que la France s'engage dans un engrenage de guerre.
Un petit nombre d'officiers de liaison français, moins d'une dizaine, effectuera toutefois une mission auprès du Conseil national de transition libyen, a annoncé le porte-parole du gouvernement, François Baroin. Leur rôle sera d'identifier d'éventuels chefs militaires parmi l'insurrection avec lesquels il serait possible de coopérer, selon les informations d'Europe 1.
Misrata en difficulté
Sur le terrain, la situation ne tourne pas à l'avantage de l'opposition libyenne. Les rebelles qui contrôlent la ville libyenne assiégée de Misrata ont demandé pour la première fois l'intervention de troupes occidentales au sol pour les secourir, au moment où Seif al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, s'est dit assuré de la victoire du régime.
"Auparavant, nous demandions qu'il n'y ait aucune interférence étrangère, mais c'était avant que Kadhafi utilise des roquettes Grad et des avions". "Désormais, il s'agit d'une situation de vie ou de mort", a déclaré un des chefs insurgés.