La Grèce va enfin retrouver un gouvernement. Après un mois et demi d'impasse et deux élections législatives, la composition du nouvel exécutif doit être annoncé jeudi après-midi par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras après une ultime réunion avec ses coalisés, avec qui il est parvenu à un accord mercredi.
# Une coalition bancale
Alors que les premières élections législatives, tenues le 6 mai, n'avaient pas permis de dégager une coalition de gouvernement, les nouvelles élections organisées dimanche ont permis à trois partis de se mettre d'accord : les conservateurs de Nouvelle démocratie (ND), les socialistes du Pasok et la Gauche démocratique. Ils représentent 179 des 300 sièges du Parlement grec.
Leader de ND, le parti arrivé en tête des élections, Antonis Samaras a été désigné Premier ministre. Il va très vite devoir composer avec les divergences qui animent sa coalition. Cele-ci fait figure d'union sacrée entre des partis qui, jusqu'ici, n'ont presque jamais gouverné ensemble. "Ce sera une coalition très affaiblie", prédit Nikos Konstandaras, directeur général du quotidien conservateur Kathimerini.
# Un gouvernement de technocrates ?
Si la Gauche démocratique a décidé de soutenir ce nouveau gouvernement, elle refuse en revanche de fournir des ministres. Une attitude que pourrait également adopter le Pasok, laissant la Nouvelle Démocratie placer seule ses principaux leaders au sein du nouveau cabinet.
Les deux partis de gauche devraient néanmoins appuyer la nomination, pour de nombreux portefeuilles, de techniciens issus de la société civile. Ainsi, la nomination au ministère des Finances du banquier Vassilis Rapanos, un vieux routier de la gestion économique grecque proche des socialistes, ne fait guère de doute. En attendant, c'est Georges Zanias, le ministre du gouvernement intérimaire sortant, qui représente la Grèce, jeudi, à l'Eurogroupe de Bruxelles.
# Renégocier le plan d'aide internationale
La priorité de ce nouveau gouvernement est très claire : renégocier les conditions imposées par le plan d'aide internationale de 130 milliards d'euros. "Je sais très bien que le peuple grec est blessé et qu'il a besoin de retrouver sa dignité", a déclaré Antonis Samaras après avoir prêté serment, mercredi, avant d'ajouter qu'il allait "faire tout ce qui est possible pour sortir le pays de la crise, le plus vite possible".
Une équipe spéciale va ainsi être constituée pour renégocier les termes du plan d'aide à la Grèce, dont le déblocage est assorti par le FMI et l'UE de conditions de réformes et autres mesures d'austérité, afin qu'il favorise la croissance et permette de contenir le chômage. Ces discussions risquent cependant de rapidement devenir "une grande bataille", prophétise Evangelos Venizelos, le leader du Pasok.
Un conseiller de l'ex-gouvernement de Lucas Papademos a dévoilé en milieu de journée l'objectif des Grecs : obtenir deux années supplémentaires pour assainir leurs comptes.