C’est un véritable pavé dans la mare lancé dimanche par le magazine de centre-gauche To Vima. Selon lui, la Grèce a embauché quelque 70.000 fonctionnaires en 2010-2011, violant ainsi un accord avec l'UE et le FMI.
"Pendant que le gouvernement passait des lois réduisant le nombre de fonctionnaires, il en faisait rentrer par la fenêtre", selon un membre anonyme de la Troïka, cité par To Vima, un magazine de cente gauche. Il ajoute que 12.000 autres personnes avaient également été embauchées dans des collectivités locales alors que des mesures d'économies par fusion de municipalités étaient officiellement en cours.
Le nombre de fonctionnaires n’a pas diminué
Le rapport que George Zannias devait transmettre à son successeur désigné après l'élection du 17 juin, Vassilis Rapanos, révèle qu'il y a toujours officiellement 692.000 fonctionnaires, sans changement, alors que 53.000 ont pris leur retraite en 2010. Hospitalisé d'urgence vendredi, Vassilis Rapanos n'a toujours pas pu prêter serment.
Alors que 40.000 départs ont eu lieu en 2011, le réduction nette n'a été que de 24.000, indique To Vima. La Grèce s'était engagée à ne remplacer sur cette période qu'un fonctionnaire sur cinq dans le premier mémorandum négocié en l'échange d'une aide massive financière.
Une aide 347 milliards déjà accordée
Ce rapport intervient alors qu'une mission de la troïka est attendue lundi à Athènes pour évaluer la situation du pays, et alors que la Grèce exige la renégociation du deuxième memorandum signé en février dernier.
En deux ans, c'est une aide de 347 milliards d'euros - deux prêts de 110 et 130 milliards, et un effacement de dette de 107 milliards -, qui ont été accordés à la Grèce, l'équivalent d'une fois et demi son PIB ou de 31.000 euros par grec.
Dans un document publié samedi, le gouvernement dirigé par le conservateur Antonis Samaras a expliqué qu'il comptait limiter les licenciements de fonctionnaires et insisté pour que la révision qu'il réclame du plan de sauvetage imposé au pays par l'UE et le FMI permette d'étendre "d'au mois deux ans", c'est-à-dire jusqu'en 2016, "les réformes d'ajustement budgétaire".