Enfin, la Grèce, et le monde, connaissent le nom du successeur de Georges Papandréou. Après quatre jours d’âpres négociations, les partis politiques grecs se sont en effet mis d’accord jeudi sur le nom de Lucas Papademos. Le "chef de l'Etat, sur proposition des chefs de partis politiques, a confié le mandat de former un gouvernement à Lucas Papademos", indique un bref communiqué de la présidence de la République, diffusé après plus de quatre heures de réunions des chefs de partis.
Après une série de coups de théâtre médiatiques, l'ex-vice-président de la Banque centrale européenne et ex-gouverneur de la Banque centrale de Grèce, âgé de 64 ans, accède donc au pouvoir alors que la situation économique de son pays est quasi-désespérée.
La pression des créanciers
Les négociations se sont déroulées dans un climat extrêmement tendu. D'abord parce qu'elles étaient suivies quasiment en direct par les chaînes du pays. Ensuite parce que les créanciers de la Grèce n'en finissaient pas de faire monter la pression. L'UE et le FMI ont ainsi exigé mercredi "une solution claire", afin que le pays mette en place rapidement l'accord européen sur la deuxième aide au pays, menacé de sortir de l'Euro.
Mercredi soir, point d'orgue d'un psychodrame médiatico-politique qui agite la Grèce depuis l'annonce par Georges Papandréou d'un référendum, finalement rapidement abandonné, le dirigeant d'extrême-droite Georges Karatzaféris avait quitté la résidence présidentielle très rapidement. Il avait dénoncé le choix initial des chefs des deux principaux partis, qui avaient d'abord désigné le président du Parlement grec, Philippos Petsalnikos. Dans la soirée, plusieurs députés socialistes ou conservateurs s'étaient aussi vivement élevés contre le choix de ce compagnon de route historique de Georges Papandréou, lequel quitte ses fonctions avec une très mauvaise image dans l'opinion grecque.