C'est la fin du blocage politique en Grèce. Antonis Samaras, chef de file des conservateurs, été a été investi mercredi après-midi dans ses fonctions de nouveau Premier ministre grec. La cérémonie s'est déroulée en présence du président Karolos Papoulias et des dirigeants de l'Eglise orthodoxe grecque, peu après l'entretien qu'a eu Antonis Samaras avec le chef de l'Etat.
"Avec l'aide de Dieu, nous allons tout faire pour sortir le pays de la crise. Demain je vais demander au gouvernement de travailler dur pour donner un espoir tangible au peuple grec", a déclaré Antonis Samaras en sortant du palais présidentiel.
La répartition des portefeuilles va faire l'objet de discussions dans les heures qui viennent. La future coalition coalition au pouvoir rassemblera les conservateurs du Démocratie nouvelle, les socialistes du Pasok et les membres de Gauche modérée. Le président de la Banque nationale grecque, Vassilis Rapanos, est pressenti pour devenir ministre des Finances.
Renégocier les termes du plan d'aide international
Après deux mois d'impasse politique, qui a aggravé la situation critique des finances publiques, les prêteurs et partenaires du pays ne cachaient plus leur impatience d'avoir un interlocuteur à Athènes pour pouvoir reprendre les discussions sur l'ajustement budgétaire de la Grèce.
Vainqueur des élections mais sans majorité absolue, le conservateur Antonis Samaras menait depuis lundi ses discussions avec Evangélos Vénizélos, chef des socialistes Pasok, et Fotis Kouvelis, leader de la gauche modérée.
Les trois partis sont unis par leur volonté de maintenir le pays dans l'euro, et de faire front face à l'opposition de la gauche radicale du Syriza, arrivée deuxième aux élections après une campagne centrée sur le rejet des recettes de redressement prescrites. Leur alliance permettrait de constituer un gouvernement fort de 179 sièges, et doté d'une caution de gauche.
Les institutions financières prêtes à faire un geste
De leur côté, les Européens ont entrouvert la porte à un possible prolongement de deux ans, jusqu'à fin 2016, du délai donné au pays pour atteindre l'équilibre budgétaire. Le Fonds monétaire international (FMI) s'est dit lui prêt à reprendre les négociations le plus tôt possible avec la Grèce dès qu'Antonis Samaras annoncera son équipe, afin que "tout avance rapidement".
FMI et UE redoutent les retards pris par le pays à tenir ses engagements depuis qu'il est entré, début avril, dans un processus électoral qui a fait se succéder deux élections en un mois et demi.
L'objectif des Grecs est de boucler un exécutif à temps pour participer à une réunion de l'Eurogroupe jeudi, dont ils attendent la reprise de la perfusion financière au pays, gelée par les bailleurs de fonds. Le pays n'a des réserves financières que jusqu'à fin juillet.