La Grèce hors de la zone euro ? Un temps taboue, l'hypothèse fait désormais son chemin et le magazine Der Spiegel, paru lundi, croit savoir que Berlin se prépare sérieusement à ce scénario déjà était évoqué lors du sommet de la zone euro les 26 et 27 octobre dernier.
Selon l'hebdomadaire, le gouvernement d'Angela Merkel n’exclurait pas, en effet, que le nouvel exécutif grec refuse de conduire le programme d'économies auquel le pays s'est engagé vis-à-vis de ses partenaires.
Sans son "maillon faible", la zone "renforcée"
D’après le magazine, les experts du ministère des Finances allemand auraient pensé à trois scénarios possibles. Selon le premier scénario, dit de base, les évènements se dérouleraient sans trop de difficulté. Dans ce cas, après quelques turbulences initiales, la sortie de la Grèce s’avèrerait même positive pour la zone euro car "sans son maillon le plus faible, la chaîne des pays membres de la zone serait renforcée".
Les deux options du pire
Le deuxième scénario serait celui du pire, dans lequel l'Italie et l'Espagne se trouveraient à leur tour pris pour cibles par les marchés financiers.
La troisième option, qualifiée de "pire du pire", prévoirait la faillite complète de la Grèce. Incapable de faire face aux effets de change liés à son retour à la drachme, Athènes entraînerait alors d'autres pays dans sa chute.
A contre-courant du discours officiel
Ces fuites tranchent toutefois avec la position officielle de Berlin. Démentant toute réflexion sur une zone euro de taille réduite, Angela Merkel déclarait encore, jeudi dernier, que l'Allemagne n’avait qu’un "un seul objectif" depuis le début de la crise de la dette : "stabiliser la zone euro dans sa forme actuelle".