La Grèce, qui peine depuis plus de dix ans à gérer les flux de migrants en provenance d'Asie ou d'Afrique, a exprimé jeudi sa crainte d'être exposée à une vague d'immigration accrue pour cause de guerre en Libye, pays dont les côtes sont très proches des siennes. "Il y a une guerre en cours, qui crée de facto une pression migratoire (...), l'immigration illégale est un sujet de grave inquiétude (...), elle constitue un danger pour toute l'Europe. Et bien que notre pays soit en première ligne, ce problème doit être partagé par tous les Etats" de l'Union, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Grigoris Délavekouras, lors de son point de presse hebdomadaire.
Située aux confins sud-est de l'Europe et en raison de ses frontières étendues, la Grèce reçoit depuis les années 90 des centaines de milliers de migrants tentant de passer en Europe occidentale.
Récemment, l'aide apportée par Frontex (l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures) sur les îles de la mer Egée et à la frontière terrestre gréco-turque, devenue la principale porte d'entrée de l'immigration illégale dans l'Union européenne, a permis de relâcher un peu la pression. Grigoris Délavekouras a indiqué que les garde frontières européens de Frontex "s'était déjà déployés en Méditerranée, dans des zones d'intérêt relevant de l'Italie et de la Grèce".