La Grèce se serre à nouveau la ceinture

La troïka se rend à Athènes pour évaluer les comptes du pays.
La troïka se rend à Athènes pour évaluer les comptes du pays. © Reuters
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Charles Carrasco
Un nouveau train de mesures d'économie a été décidé alors que Barroso se rend  à Athènes jeudi.

La Grèce n'en finit plus avec l'austérité. Le gouvernement grec a arrêté jeudi un train de 11,6 milliards d'euros d'économies budgétaires pour 2013 et 2014 destiné à montrer la détermination du pays à se maintenir dans l'euro. Cette décision intervient alors que José Manuel Barroso s'entretient jeudi à Athènes avec le Premier ministre, Antonis Samaras.

En pleine tourmente de la zone euro, le président de la Commission européenne se rend en Grèce pour la première fois depuis le déclenchement de la crise de la dette fin 2009.

La troïka évalue les comptes du pays

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Sa visite coïncide avec celle des comptables de la troïka (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire internationale), chargés de préparer le 7e rapport sur les comptes grecs depuis le lancement du premier plan d'aide en 2009. Ils doivent passer en revue les comptes du pays pour évaluer les progrès et les dérapages de l'ajustement budgétaire grec en cours.

Leur rapport d'audit qui devrait être rendu public d'ici septembre doit servir aux Européens à déterminer s'ils versent ou non la prochaine tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros nécessaire au pays pour recapitaliser ses banques et maintenir ses finances à flot.

Le détail des économies, exigées par les créanciers pour continuer de perfuser financièrement le pays menacé de faillite, sera présenté dans la journée aux dirigeants des partis politiques de la coalition gouvernementale par le Premier ministre, Antonis Samaras avant sa rencontre avec José Manuel Barroso.

27 millions supplémentaires

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Pour gage de sa bonne volonté à réduire le train de vie du pays, le gouvernement grec a ajouté 27 millions d'économie qui n'avaient pas été prévues dans le memorandum signé l'hiver dernier en rabotant de 10 millions les salaires des ministres en 2012 et en abaissant de 17 millions les coûts immobiliers des ministères.

La réalisation des économies demandées est une "arme" pour négocier le prolongement de deux ans demandé par la Grèce pour parvenir à réaliser le reste du plan d'ajustement, a ajouté la source du ministère des Finances.

Tour de vis sur les retraites et aides sociales

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La presse grecque s'effrayait jeudi matin d'un tour de vis sur les retraites et aides sociales qui s'ajoutera aux mesures d'austérité déjà imposées depuis 2010 et portant sur des réductions des salaires et des retraites allant jusqu'à 30%. "Des propositions choc pour les retraites et les primes", a titré jeudi le quotidien Ta Néa (centre gauche).

Le ministre grec de l'Emploi, Yannis Vroutsis a indiqué mercredi soir que 44% des économies prévues, soit 5 milliards d'euros, concernaient son ministère. Dans ce contexte, le porte-parole du gouvernement Simos Kedikoglou a estimé que la visite du président de la Commission "constitue un message en soi" et "montre qu'il reconnaît les efforts du nouveau gouvernement" pour rattraper les retards.

Les dirigeants de l'UE veulent réduire le budget

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La Grèce, plongée dans une récession qui s'apparente désormais à une véritable "dépression" du type de celle des années 30, espère surtout des mesures de relance d'ici à 2014 pour parvenir à tenir ses objectifs budgétaires vertueux et sortir du cercle vicieux austérité-récession.

A ce sujet, José Manuel Barroso a écrit mercredi aux dirigeants de l'UE pour protester contre leur intention de réduire de 5 milliards d'euros le projet de budget européen 2013, avec des coupes dans les fonds destinés à la croissance économique et à l'emploi.