C'est fait la Grèce a restructuré sa dette. Une grande majorité des créanciers privés de ce pays ont en tout accepté d'oeuvrer en ce sens. Une étape saluée par certains, mais accueillie encore avec prudence par d'autres vendredi.
Dans le détail, 83,5% des créanciers privés ont accepté vendredi de réduire et rééchelonner l'énorme dette du pays, ouvrant la voie à l'application du deuxième plan de sauvetage de ses bailleurs de fonds, UE et FMI. "Je pense qu'il s'agit d'un moment historique", a salué le porte-parole du gouvernement grec, Pantelis Kapsis, évoquant "un vote de confiance" à l'égard de la Grèce.
Une opération exceptionnelle
Cette opération, la plus grosse de ce type jamais réalisée dans le monde, doit permettre de ramener à 120,5% du PIB la dette du pays d'ici 2020 contre 160% actuellement, un taux qui reste très élevé selon tous les standards internationaux.
Mais si la Grèce évite un défaut de paiement incontrôlé, le taux d'assentiment recueilli parmi ses créanciers privés est toutefois insuffisant par rapport à l'objectif de 90% que s'était fixé le gouvernement. Ce qui explique qu'il ait dû recommander l'activation des clauses d'action collective (CAC) attachées aux obligations qui doivent être échangées. Ces clauses contraignent les porteurs rétifs à accepter les termes de l'échange et devraient porter au final le taux d'acceptation à 95,7%, a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.
Le problème est-il vraiment "réglé" ?
Ce résultat ouvre la voie au déblocage d'une nouvelle aide internationale à la Grèce d'un montant de 130 milliards de dollars permettant notamment au pays d'honorer 14,5 milliards d'euros de dettes arrivant à maturité le 20 mars. Cela permettra également d'éviter ainsi un défaut de paiement.
Mais la Grèce n'est pas pour autant totalement sortie d'affaire. Affirmer que la zone euro a résolu la crise de la dette souveraine grecque parce que l'offre d'échange de titres soumise aux créanciers privés d'Athènes a été un succès serait une erreur, a prévenu vendredi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. En totale contradiction, Nicolas Sarkozy a lui certifié que le problème de la crise grecque était "réglé" et "la page de la crise financière est en train de se tourner".