L'INFO. Le grand "déballage" continue sur l'espionnage américain de l'agence nationale de la sécurité américaine. Après les révélations lundi, de plusieurs millions d'interceptions de communications sur le sol français, le journal Le Mondeaffirme mardi que la NSA a utilisé de techniques de mouchards électroniques pour espionner les intérêts diplomatiques français à l'ONU à New York, et à Washington. Preuve à l'appui : une note secrète de deux pages avec des codes, datée du 10 septembre 2010, destinée aux techniciens de ces opérateurs qui interceptent les communications pour la NSA.
Le programme "Genie". Ce programme est appelé, selon le quotidien du soir, "Genie". Il consiste à poser des implants espions à distance dans les ordinateurs. Sur le territoire américain, ce mode d'interception est dénommé "US-3136" et "US-3137" pour l'extérieur. Les cibles françaises ont également des noms de code : la surveillance de l'ambassade de France à Washington apparaît dans ce document sous le nom de code "Wabash", et celle visant la représentation française à l'ONU, sous celui de "Blackfoot".
Toujours selon Le Monde, la NSA aurait déjà dépensé dans le programme "Genie" près de 477 millions d'euros en 2011. Et selon le Washington Post, "Genie" pourrait contrôler à distance, d'ici à la fin 2013, 85.000 implants espions dans des ordinateurs à travers le monde.
Les techniques "Highlands" ou "Vagrant". Avec ses propres "outils", plusieurs techniques sont employées par les opérateurs de la NSA pour surveiller les diplomates français. Celle qui utilise des mouchards à distance sur des ordinateurs est appelée"Highlands". "Vagrants" permet, elle, le captage d'informations à partir des écrans. Enfin, "PBX" offre tout simplement la possibilité d'écouter, comme si vous y étiez, une téléconférence.
La NSA a qualifié, dans la note, l'opération d'espionnage contre la représentation française à l'ONU "de succès silencieux qui a aidé à façonner la politique étrangère des Etats-Unis".
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