La demande d’adhésion de l’Etat de Palestine au Conseil de sécurité des Nations unies, présentée vendredi par le président palestinien Mahmoud Abbas, risque de ne pas trouver de réponse dans l’immédiat. Les quinze membres du Conseil ne devraient pas prendre de décision avant "plusieurs semaines", selon le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Une première réunion du Conseil de sécurité se réunira lundi après-midi pour une première séance de consultations sur cette demande d'adhésion. Elle a d'ailleurs été transmise aux 14 autres Etats membres du Conseil.
Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze, le minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une "recommandation" à l'Assemblée générale, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne. Il s'agit de la Chine, la Russie, le Brésil, l'Inde, le Liban et l'Afrique du Sud.
La crainte d'un veto des Etats-Unis
Problème : le texte pourrait encore être repoussé si les Etats-Unis utilisent leur droit de veto. Et Washington a déjà brandi cette menace. Si Barack Obama oppose son veto, le président américain gagnera des points dans son pays à treize mois de l'élection présidentielle. Seulement il espère néanmoins l'éviter, car un veto ne serait pas sans conséquences pour son image déjà ternie dans le monde arabe. Barack Obama mise alors sur l'abstention des Etats encore indécis, comme le Gabon ou encore la Bosnie.
La France et la Grande-Bretagne, quant à elles, devraient sans doute s'abstenir. Mais les deux pays devraient soutenir, dans plusieurs semaines, un statut "intermédiaire d'Etat observateur" non membre de l'ONU pour la Palestine. Ce statut serait soumis au vote des 193 Etats membres. Il permettraient aux Palestiniens de faire reconnaître officiellement par la Cour pénal internationale la situation d’occupation de la Cisjordanie par l’Etat d’Israël.