La Suède est devenue le premier pays membre de l'Union européenne à reconnaître l'État de Palestine, jeudi. Cette initiative a été saluée par le président palestinien comme "courageuse et historique", mais considérée "malheureuse" par Israël. Selon l'Autorité palestinienne, quelque 135 pays dans le monde ont reconnu la Palestine, dont, outre le royaume scandinave, sept membres de l'Union européenne : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre, l'ont reconnue avant leur entrée dans l'UE.
Les négociations dans l'impasse. La Suède, qui compte une importante communauté palestinienne, a pris cette initiative à un moment où les efforts déployés depuis des décennies pour tenter de résoudre le conflit israélo-palestinien semblent dans une impasse complète. "Le gouvernement considère que les critères de droit international pour une reconnaissance de l'État de Palestine sont remplis : il y a un territoire, une population et un gouvernement", a dit la chef de la diplomatie suédoise Margot Wallström lors d'une conférence de presse.
Les Etats-Unis sceptiques. De son côté, Israël a rappelé jeudi son ambassadeur à Stockholm pour consultations. Le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a vivement réagi dans un communiqué : "Le gouvernement suédois doit comprendre que les relations au Moyen-Orient sont plus compliquées que le montage des meubles Ikea, et qu'il faut agir en ce domaine avec responsabilité et sensibilité". Quant aux Etats-Unis, ils ont accueilli cette reconnaissance avec scepticisme, et la qualifie de "prématurée".
"Un nain diplomatique". Frédéric Encel, docteur en géopolitique, a expliqué à Europe 1 que cette reconnaissance de la Suède ne devrait pas avoir beaucoup d'influence : "la Suède est un nain diplomatique. Si ça avait été la France ou la Grande-Bretagne, on aurait pu imaginer que d'autres pays européens auraient pu suivre. Mais là, je n'y crois pas, la Suède ne pèse pas beaucoup". Frédéric rappelle que "Laurent Fabius l'a bien dit, il faudra reconnaître un jour l'Etat de Palestine. Mais pour l'instant, la France ne le fera pas. Elle considère que la Palestine n'a pas de réelle souveraineté sur l'ensemble de son territoire. Il faudra attendre un peu".
Ecoutez l'analyse de Frédéric Encel, auteur de Géopolitique du Printemps arabe :