Le "krach du porc". Et si la grande victime de la mondialisation, c'était le cochon ? Le cochon suisse plus précisément, qui doit faire face en ce moment à un terrible "krach du porc", comme le rapporte la correspondante du Monde à Genève. Trop nombreux, les pourceaux helvètes ne valent plus rien sur le marché. "Nous avons 30.000 porcs en trop en Suisse aujourd'hui (La Tribune de Genève, elle, comptabilise 45.000 cochons en trop)", déplore Heinrich Bucher, le directeur de Proviande. Son confrère de l'interprofession de la filière viande Peter Schneider tire la sonnette d'alarme, catastrophé par une situation qui "n'a jamais été aussi dramatique sur le marché de la viande de porc".
Concurrence danoise et allemande. Cette overdose de groins et queues en tire-bouchon a une conséquence pour les éleveurs : la chute drastique des prix (moins 50% à 2.60 euros le kilo en moyenne), qui ne suffit pas pour autant à écouler les stocks. Et pour cause, son congénère danois ou allemand coûte quasiment deux fois moins cher (entre 1,4 et 1,7 euros le kilo).
Un phénomène structurel qui inquiète la profession. Une concurrence imbattable pour Suisseporcs, le syndicat interprofessionnel porcin. Pire encore, les éleveurs ont du faire face à un autre problème. Le mauvais temps a contraint leurs bêtes à l'inactivité. Elles ont donc engraissé de 3 kilos chacune en moyenne. Au-delà de la crise du porc, le cochon n'a plus la cote en Suisse, comme l'explique cet article. "La consommation de viande de porc stagne depuis 2004 et a même reculé depuis deux ans au profit des volailles et des poissons."