La Ligue arabe a annoncé mercredi l'acceptation par la Syrie d'un plan visant à faire cesser la répression sanglante des manifestations contre le président Bachar al Assad.
Libération des prisonniers et fin des violences
En vertu de ce plan, Damas s'engage à organiser l'évacuation de ses forces de sécurité des villes et zones résidentielles du pays, de libérer des prisonniers, d'autoriser les médias à avoir accès au pays et de mettre fin totalement à la violence, a déclaré le Premier ministre qatari, Hamad bin Djassim al Thani. "Nous sommes heureux d'avoir conclu cet accord et nous serons encore plus heureux quand il sera immédiatement mis en œuvre", a déclaré le chef du gouvernement qatari à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue au siège de l'organisation au Caire.
Al Thani a ajouté que la Ligue arabe poursuivrait sa médiation entre le gouvernement syrien et l'opposition pour préparer l'ouverture d'un dialogue national d'ici deux semaines.
"Nous nous réjouirons plus encore quand il sera appliqué"
"L'accord est clair. Nous nous réjouissons d'y être parvenus. Nous nous réjouirons plus encore quand il sera appliqué", a déclaré Hamad ben Jassem, chef de la diplomatie du Qatar. "Le plus important, c'est l'engagement de la Syrie à mettre en œuvre cet accord. Nous espérons et nous souhaitons que seront appliqués l'arrêt total de la violence pour protéger les civils, la libération des personnes incarcérées en raison des événements actuels, l'évacuation des villes et zones en proie à des conflits armés", a-t-il ajouté. "Si la Syrie ne respecte pas ces engagements, la délégation ministérielle se réunira à nouveau et prendra les décisions adéquates", a-t-il précisé.
De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a estimé que "l'objectif principal est de fournir une solution arabe qui envoie un message clair et crédible au peuple syrien pour une avancée qualitative dans l'arrêt de toute forme de violence et l'accès au terrain" des organisations de la Ligue arabe et des médias arabes et internationaux.
3.000 morts depuis mars
Affirmant que Damas a répondu à la proposition de la Ligue arabe "par une escalade de la répression", le Conseil national syrien (CNS), qui réunit la majorité des courants de l'opposition, a appelé de nouveau l'organisation panarabe à "geler l'adhésion" de la Syrie. "Le comportement sanguinaire du régime montre qu'il fait fi des efforts arabes visant à arrêter l'effusion du sang et à éviter les ingérences étrangères. Le régime veut gagner du temps", a affirmé le CNS.
Selon les estimations des Nations unies, la répression gouvernementale menée en Syrie depuis mars a causé plus de 3.000 morts parmi les opposants qui réclament des réformes politiques. Le gouvernement fait état de 1.100 membres des forces de sécurité tués par des groupes armés.