La tension continue de monter autour de la Syrie malgré le revirement de Barack Obama samedi soir. En demandant l'appui du Congrès, le président américain n'a pas du tout renoncé aux frappes ciblées sur Damas... qui se dit prête à "affronter n'importe quelle agression extérieure". En France, pendant que les responsables politiques débattent de l'intérêt d'une intervention, le gouvernement annonce la déclassification prochaine de documents classés secret-défense sur l'arsenal d'armes chimiques syrien. Europe1.fr résume ci-dessous les derniers rebondissements du conflit syrien.
L'Arabie saoudite demande une intervention. L'Arabie saoudite, allié historique des Etats-Unis, a défendu devant les membres de la Ligue arabe une intervention militaire en Syrie. "Toute opposition à une action internationale ne fera qu'encourager Damas à continuer à commettre des crimes et à utiliser toutes les armes de destruction massive", a déclaré Saoud al Faisal, ministre des Affaires étrangères saoudien. "Le temps est venu d'appeler la communauté mondiale à endosser ses responsabilités et à prendre des mesures dissuasives pour mettre fin à la tragédie", a-t-il encore ajouté.
Les preuves américaines. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré dimanche que des tests d'utilisation du gaz sarin, une arme chimique, lors d'attaques chimiques en Syrie, s'étaient révélés positifs. "Des échantillons de cheveux et sanguins se sont révélés positifs à des traces de gaz sarin", a déclaré sur la chaîne NBC le secrétaire d'Etat, évoquant "un développement très important dont nous avons pris connaissance dans les dernières 24 heures, grâce à des échantillons des premiers secours dans l'est de Damas fournis aux Etats-Unis et qui ont désormais été testés". "Nous savons d'où est venue cette attaque. Nous savons exactement où elle s'est produit. Nous savons exactement ce qu'il s'est passé après".
Pas de frappe avant le 9 septembre. En décidant de s'en remettre à un vote du Congrès, Barack Obama reporte du même coup la possibilité de frappes ciblées en Syrie après le 9 septembre. Il reste en effet une semaine de vacances aux élus américains avant de reprendre leurs travaux. Une décision du président américain qui déçoit l'opposition syrienne. "On s'attendait à une frappe directe et imminente (...) mais nous pensons que le Congrès va approuver des frappes militaires", a déclaré Samir Nachar, membre de la direction de la Coalition nationale de l'opposition syrienne. "Nous avons ressenti une déception (après le discours d'Obama)", a-t-il ajouté.
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Sereine, la Syrie appelle à la "sagesse". Le président syrien Bachar al Assad s'est montré serein, dimanche, au lendemain de l'allocution de Barack Obama. "La Syrie (...) est capable d'affronter n'importe quelle agression extérieure", a déclaré le président syrien à la télévision publique lors d'une rencontre avec des responsables iraniens. Damas a également appelé le Congrès américain à "montrer sa sagesse" en bloquant des frappes sur le territoire syrien et qualifié le président Barack Obama d'"hésitant et confus".
La France va déclassifier des documents secret-défense. Le gouvernement français va déclassifier prochainement des documents secret-défense sur l'arsenal d'armes chimiques constitué depuis des années par la Syrie au mépris des conventions internationales. Une récente note des services de renseignement français, dont le contenu est dévoilé par le Journal du Dimanche, fait état notamment de "plusieurs centaines de tonnes d'ypérite" et "gaz sarin" détenus par le régime syrien, soit un stock total dépassant les 1.000 tonnes d'agents chimiques. "Les citations de la note sont exactes", a précisé à l'AFP cette source gouvernementale. La note révélée par le JDD est une synthèse établie par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (Direction du renseignement militaire) à l'issue de "milliers d'heures de travail" des agents français ayant accumulé des informations "pour certaines depuis près de trente ans", selon l'hebdomadaire.
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Plus de 110.000 morts depuis de début. Au moins 110.371 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime du président Bachar al-Assad qui s'est transformé en une guerre civile après avoir été écrasé dans le sang, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les Nations Unies estiment également à plus de 100.000 tués le bilan des affrontements en Syrie. Ce nouveau bilan comprend 40.146 civils, 21.850 combattants rebelles et 45.478 membres de forces gouvernementales, dont les milices pro-régime, a indiqué l'OSDH, dont le précédent bilan du 26 juin faisait état de plus de 100.191 morts.