Cette fois la rupture est consommée. Quelques heures seulement après le vote par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi réprimant la contestation du génocide arménien, la Turquie a annoncé la suspension immédiate des visites et le gel de sa coopération politique et militaire avec la France.
"Malheureusement cette proposition de loi a été adoptée malgré tous nos avertissements (...) Cela va ouvrir des plaies irréparables et très graves dans les relations bilatérales", a déploré le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan.
Ce texte relève d'"une politique fondée sur le racisme, la discrimination et la xénophobie", a-t-il ajouté. Outre l'annulation des visites bilatérales, l'ambassadeur de Turquie en France a été rappelé pour consultation et "les exercices militaires conjoints avec la France et toutes les activités militaires avec ce pays ont été annulés".
La Turquie décidera désormais au cas par cas pour toute demande militaire française d'utiliser son espace aérien et "rejette dorénavant toute demande française pour ses bâtiments de guerre de visiter les ports turcs", a souligné le chef du gouvernement turc.
Et ce n'est qu'un début. Recep Tayyip Erdogan a précisé qu'il s'agissait là d'un premier train de sanctions contre la France, alliée de la Turquie au sein de l'Otan. D'autres mesures pourraient être mises en œuvre "graduellement".