L'INFO. C'est une nouvelle conséquence du scandale de corruption en Turquie. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi qu'il allait réclamer aux Etats-Unis l'extradition du prédicateur islamiste Fethullah Gülen, l'un de ses anciens alliés qu'il accuse aujourd'hui de vouloir déstabiliser la Turquie. "Le processus va être lancé", a répondu le chef du gouvernement à un journaliste qui l'interrogeait à ce sujet, à l'issue d'une réunion au Parlement de l'AKP (Parti de la justice et du développement), au pouvoir depuis 2002.
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Erdogan affirme que Gülen, installé en Pennsylvanie depuis 1997, a établi un véritable "Etat parallèle" en Turquie grâce à ses relais dans la police et la justice, dans lesquelles de nombreux partisans de Fethullah Gülen travaillent.
Dans une interview lundi soir sur la chaîne américaine PBS, le Premier ministre turc a estimé que les activités de Gülen et de son organisation Hizmet (Service), qui gère plusieurs sociétés et établissements scolaires, pouvaient également représenter une menace pour les Etats-Unis."Ces éléments qui menacent la sûreté nationale de la Turquie ne peuvent être tolérés dans d'autres pays parce que ce qu'ils font contre nous, ils peuvent aussi le faire contre le pays qui les accueille", a-t-il dit.
Une conspiration. Pour Erdogan, Fethullah Gülen et ses fidèles ont fabriqué de toutes pièces le scandale de corruption dénoncé en décembre dernier, qui a ébranlé le gouvernement, et ont espionné des milliers de responsables pendant des années.
Le réseau de Gülen, également appelé Cemaat (la Communauté),est depuis des décennies le fer de lance de l'influence culturelle et du développement commercial de la Turquie à l'étranger, notamment depuis que l'AKP est arrivée au pouvoir.
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