L'info. C'est une nouvelle qui réjouit les climatosceptiques. En août, la banquise arctique, au Pôle Nord, a gagné 60 % de superficie par rapport à l'année dernière. Certains ont été prompts à y voir un refroidissement de la planète, à contre-courant des théories actuelles.
Une inversion de tendance ? La fin du réchauffement climatique, c'est justement le parti pris du Daily Mail qui, dans un article publié vendredi dernier, affirmait que la calotte glaciaire s'était élargie de 2,4 millions de kilomètres carrés. Le quotidien britannique y affirmait même que la planète serait entrée dans une période de refroidissement, qui devrait s'étirer jusqu'au milieu de XXIème siècle.
>> Les images satellites de la Nasa montrent une calotte glaciaire plus épaisse cette année :
2012, une année record. Il est vrai que, comme le montrent les images satellites de la Nasa, la glace a été cet été plus étendue que l'an dernier. Mais pour les scientifiques, cela est surtout dû au fait que l'été 2012 a marqué un record en termes de fonte des neiges : selon l'Organisation météorologique mondiale, rattachée à l'ONU, la couche de glace s'est avérée 18 % moins étendue l'an dernier que lors du précédent record, qui remonte à 2007.
>> A LIRE AUSSI : 2012, année de la "lose" pour le climat
"Etudier la tendance sur dix ans". L'article repose par ailleurs sur un sérieux biais, comme le relève la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte dans Le Monde : "Ce n'est pas en regardant la différence entre deux années que l'on peut observer les changements en cours. Il faut étudier la tendance sur dix ans au moins". Et sur une plus longue période, les images sont flagrantes : la calotte polaire n'en finit pas de réduire.
>> Sur trente ans, la tendance est à la fonte des glaces, comme le montrent ces images satellites diffusées par la Nasa :
L'avis de l'agence spatiale européenne. C'est également la thèse que défend l'agence spatiale européenne. Selon les mesures réalisées par le satellite CryoSat, qui surveille les calottes glaciaires, "le volume de glace de mer à la fin de l'hiver dernier était inférieur à 15.000 kilomètres cubes, ce qui est le volume le plus bas observé jusqu'ici", a expliqué mercredi Andrew Shepherd, de l'université de Leeds (au Royaume-Uni).