Outre-Manche, aussi, l’austérité est de rigueur. Le gouvernement britannique de David Cameron continue de mettre en place des mesures, malgré les critiques du FMI. L'une des mesures les plus contestées a été baptisée par ses opposants la "bedroom tax", ("taxe sur la chambre à coucher").
Depuis un mois, certains locataires de HLM ont vu leur loyer augmenter car, selon le gouvernement, ils disposent d'un appartement trop grand pour eux. Les critères utilisés par le gouvernement sont très contestés. Les locataires d’un logement social ont vu leur allocation réduite de 14 % s’ils ont une chambre inoccupée et de 25 % s’ils en possèdent au moins deux. S'ils ne paient pas, alors ils doivent libérer leur logement ou demander à être relogés dans un endroit plus petit. Un système qui pénalise en fait les personnes handicapées. C’est le cas de Tommy. Cet ancien chauffeur de poids lourd de 58 ans ne peut plus travailler et se déplace avec une canne.
"Si vous les payer, vous ne mangez pas"
Mais, heureusement, avec l'aide de son fils, il arrive à entretenir son petit appartement. Un logement social qu’il occupe depuis trente ans. Or, le mois dernier, le gouvernent a décrété que Tommy n'avait pas besoin de deux chambres. Résultat : son loyer a été brutalement relevé. "Quatre-vingt livres (94 euros) en plus chaque mois, quand vous vivez des aides, ça fait beaucoup d’argent vous savez", raconte Tommy au micro d’Europe 1. "Si vous les payer, vous ne mangez pas", ajoute-t-il.
Tommy est désormais obligé de demander l'aide de la banque alimentaire de son quartier. Et avec ses 400 euros d'allocations handicapé, il n'a pas les moyens de se chauffer. "Je me couche avec un bonnet et tout habillé. C'est incroyable, qu'à notre époque, et dans un pays aussi riche que l'Angleterre, des gens soient obligés de faire ça. Ce gouvernent devrait avoir honte", estime l’ancien routier.
Une colère est largement partagée par les associations locales. Dans le seul quartier d'Islington où habite Tommy, cette nouvelle taxe sur les chambres à coucher concerne 4.000 personnes. Début mai, une mère de famille, Stephanie Bottrill, 53 ans, atteinte d’une maladie auto-immune, s'est suicidée car elle ne pouvait pas payer les 100 euros supplémentaires que lui réclamait l'Etat après l'instauration de la nouvelle taxe.