A chaque fois, l’incident est rapidement contrôlé et n’a pas ou peu de conséquence sur le site. Dernière bévue en date : un ouvrier a débranché, par erreur, un tuyau relié à un système de désalinisation de l'eau déversée sur les réacteurs. Résultat : "plusieurs tonnes" d'eau ont fui mais sont restées dans l'enceinte de la centrale.
Ces incidents interpellent : le site de Fukushima est-il sécurisé ? Europe1.fr a posé la question à Thierry Charles, directeur général adjoint de l'organisation de la sûreté nucléaire (IRSN), chargé de la sécurité et de la sûreté.
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Un interrupteur coupé. En début de semaine, un autre employé avait, également par inadvertance, appuyé sur un interrupteur commandant l'alimentation électrique d'une partie des installations de la centrale. Résultat, cette fois-ci : la panne de courant avait affecté les pompes utilisées pour injecter l'eau nécessaire au refroidissement des réacteurs. Mais les générateurs de secours s’étaient automatiquement mis en marche.
Il y aura toujours des incidents. Pour l’expert, il est illusoire de croire qu’il n’y aura jamais d’incidents sur le site. En revanche, il existe un besoin de fiabiliser les installations mises en place dans l’urgence. Les systèmes de refroidissement qui ont été mis en place après la catastrophe ne sont donc pas parfaits.
Le traitement de l’eau principal souci. La principale difficulté à laquelle doit faire face l’exploitant Tepco, aujourd’hui, est la quantité d’eau utilisée pour refroidir les réacteurs et qui doit être traitée pour être décontaminée. L’équivalent d’une piscine olympique est utilisée chaque semaine. Les cuves se multiplient et ont été construites dans l’urgence. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait des incidents.
Bientôt un contrôle par l’AIEA. Mais il ne faut pas s’alarmer, estime Thierry Charles, car les incidents des dernières semaines sont relativement mineurs et ont étaient maîtrisés rapidement. En revanche, l’expert souligne l’absence d’informations sur les contrôles de sécurité sur le site. Une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est précisément attendue au Japon le 14 octobre pour une semaine d'inspection des travaux d'assainissement autour du site ravagé.