Pour la première fois, le régime de Bachar al-Assad a reconnu lundi posséder des armes chimiques. Et le pouvoir syrien a menacé de les utiliser, en cas d'intervention militaire de l'Occident, mais pas contre sa population. Ces armes, "stockées et sécurisées sous la supervision des forces armées", "ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère", a assuré le porte-parole des Affaires étrangères syriennes, Jihad Makdessi.
Mais elles ne seront "jamais, jamais utilisées contre nos citoyens, quelle que soit l'évolution de la crise", a-t-il précisé, alors que sur le terrain, l'armée syrienne est engagée dans une vaste contre-offensive à Damas et à Alep.
"Erreur tragique" pour les USA
La sortie du porte-parole syrien a suscité de vives réactions au sein de la communauté internationale. Les Etats-Unis ont prévenu la Syrie de ne "pas penser une seule seconde à faire usage d'armes chimiques". Barack Obama a averti le régime de Bachar al-Assad qu'il commettrait une "erreur tragique" et devrait rendre des comptes "devant la communauté internationale" s'il utilisait ces armes.
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a quant à lui estimé qu'un recours à de telles armes serait "répréhensible". La Grande-Bretagne, "profondément inquiète", a jugé "inacceptable" la menace proférée par Damas, et Berlin l'a qualifiée de "monstrueuse". Israël aussi a réagi, prévenant qu'il ne pouvait pas "accepter" que des armes chimiques tombent aux mains du Hezbollah libanais, allié du régime syrien.
Une menace réelle pour le CNS
Pour Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS), la menace agitée par Damas est pourtant bien réelle. "Un régime qui massacre les enfants, qui viole les femmes peut aussi bien utiliser des armes chimiques", a-t-il commenté, appelant la communauté internationale à empêcher une telle éventualité.