La crise de la zone euro n’a pas que du mauvais, du moins pour la Chine. Alors que les pays de l’Union européenne commencent à s’attaquer à l’épineuse question de leurs déficits, la deuxième puissance économique mondiale en profite pour avancer ses pions.
La Chine a "trop" d’argent
Devenue l’usine du monde, la Chine est devenue le premier exportateur mondial. Elle vend beaucoup plus de marchandises qu’elle n’en importe, si bien qu’elle accumule dans ses coffres des devises étrangères.
Les pilotes de l’économie chinoises disposent donc d’énormes réserves de changes. Malgré des investissements et des prêts tous azimuts, il leur reste encore des fonds à disposition. Les besoins d’argent frais de l’Europe sont donc une opportunité. D’autant que la Chine a jusqu’à présent beaucoup prêté aux Etats-Unis et a besoin de diversifier son portefeuille d’investissement pour ne pas posséder que des dollars.
Faciliter son immersion dans l’économie européenne
Pékin l’a officiellement annoncé, "la Chine est pour" participer au plan de sauvetage des pays de la zone euro. Mais cette aide n’est pas gratuite : outre les intérêts de prêts, les Chinois espèrent que les Européens leur seront redevables.
Après être venue au secours de la Grèce, la Chine a ainsi pu facilement racheter le port du Pirée. En échange d’un coup de pouce à l’UE, elle pourrait aussi demander la levée des restrictions sur leurs investissements et sur leurs barrières douanières, mais aussi faciliter le rachats d’entreprises européennes.
L’argent pour renforcer la diplomatie
Outre l’aspect financier, l’offre de service de la Chine a également une dimension diplomatique. Elle lui permet d’accroître son "Soft power", c’est-à-dire son influence sans recourir aux armes.
Prêter de l’argent aux pays endettés, c’est non seulement un investissement, mais aussi un moyen d’améliorer son image à l’international. Sans oublier qu’un pays ne peut pas rester sourd aux injonctions de son créancier.
La Chine a déjà commencé à hausser le ton lorsque les Etats-Unis ont perdu en plein été leur note AAA : elle "a désormais tous les droits d'exiger des Etats-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette". Des exigences qu’elle pourra aussi formuler auprès de l’UE si elle lui vient en aide.