Une nouvelle suspecte dans l'affaire. C'était en 1944. Anne Frank, jeune juive d'Amsterdam, se cache pour échapper aux rafles nazies. Mais elle est trahie et livrée à la déportation avec toute sa famille. Elle n'en reviendra pas, laissant derrière elle une œuvre mondialement connue : son journal intime, baptisé Le journal d'Anne Frank. Voilà pour l'histoire telle qu'on l'a toujours connue. Mais depuis mardi et la parution d'un livre coécrit par Jeroen de Bruyn et Joop van Wijk, un journaliste flamand et un descendant de la famille qui avait caché Anne Frank et ses proches, un nouvel élément de l'affaire semble émerger. C'est en tout cas ce que rapporte le quotidien israélien Haaretz.
La sœur de celle qui cachait Anne Frank soupçonnée. Les deux auteurs ont interrogé des proches d'Elisabeth Voskujil, employée dans l'entreprise du père d'Anne Frank, qui cachait la famille à l'époque. Après avoir recueilli les témoignages de la sœur et du fiancé d'Elisabeth, les deux pointent du doigt le même suspect : Nelly, la troisième sœur Voskujil, qui aurait vendu la mèche aux Nazis. Selon eux, elle aurait collaboré avec la Gestapo entre ses 19 et 23 ans, à tel point que sa sœur Elisabeth se méfiait d'elle à l'époque. Cette dernière avait pris Anne Frank et sa famille sous son aile car elle travaillait dans l'une des entreprises d'Otto Frank, le père.
Mais ce n'est qu'une hypothèse, rien de plus. Selon l'histoire officielle et les archives, seuls Elisabeth et son père Johan, qui avait construit la porte de la bibliothèque qui masquait l'abri où s'étaient réfugiés les membres de la famille Frank, connaissaient l'emplacement de la cachette située le long du canal des Princes à Amsterdam. Nelly était-elle elle aussi au courant ? Ce n'est qu'une hypothèse de plus, comme l'expliquent clairement les auteurs de l'enquête : "la conclusion douloureuse, mais claire est que nous pouvons ajouter Nelly à la désormais longue liste de suspects".
D'autres personnes de l'entourage soupçonnées auparavant. Willem van Maaren, magasinier dans l'entreprise d'Otto Frank et Lena Herzog, femme de ménage, étaient les principaux suspects des deux enquêtes menées en 1948 et 1963, comme le rapporte le Huffington Post, mais ils avaient été innocentés. Si le fin mot de l'histoire est donc loin d'être encore connu, avec son journal, Anne Frank a contribué à offrir au monde un récit de la Shoah. Son journal, récupéré par son père à son retour, a été traduit dans plus de 70 langues et vendu à 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.
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