La famille de Mouammar Kadhafi a réclamé vendredi les dépouilles du dirigeant déchu et de son fils Mouatassim, tués après avoir été capturés vivants par des combattants du Conseil national de transition (CNT), et appelé à une enquête sur les circonstances de leur mort. Dans un communiqué diffusé par la chaîne Arraï, proche de l'ancien régime libyen, la veuve de l'ex-leader a appelé, "au nom de la famille du combattant martyr Mouammar Kadhafi, l'ONU et les organisations internationales à contraindre le CNT à remettre les dépouilles des martyrs à leurs tribus pour les enterrer selon les rites islamiques". "Je suis fière du courage de mon époux combattant et de mes fils qui ont fait face à l'agression de 40 pays et à leurs agents pendant six mois et qui vont trouvé leur place parmi les martyrs", avait dit Safia Kadhafi dans un premier communiqué diffusé par Arraï.
Mouammar Kadhafi, qui était en fuite depuis août, a été capturé vivant jeudi à Syrte (360 km à l'est de Tripoli) et tué par balles peu après dans des circonstances encore floues. Il n'est toujours pas clair s'il a été exécuté ou s'il a péri dans des échanges de tirs. Son fils Mouatassim a été également capturé vivant avant de mourir, selon les images diffusées par les télévisions. Le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a lui aussi demandé une enquête sur les circonstances entourant la mort de Mouammar Kadhafi, tandis qu'Amnesty International a évoqué un possible "crime de guerre".
Selon plusieurs sources au conseil militaire de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), où les deux dépouilles ont été emmenées, Mouammar Kadhafi devrait être enterré dans les prochains jours dans un lieu secret, pour éviter tout pèlerinage sur sa tombe à l'avenir. Mais une réunion doit encore se tenir pour finaliser la décision.
Safia Kadhafi et trois des enfants de Mouammar Kadhafi, Aïcha, Hannibal et Mohamed, avaient trouvé refuge en août en Algérie. Un autre de ses fils, Saadi, s'est réfugié au Niger en septembre. Trois autres fils de Mouammar Kadhafi sont morts depuis le début du conflit en février : Mouatassim a été tué jeudi dans la région de Syrte, Seif al-Arab est mort en avril dans un raid de l'Otan et Khamis est mort dans les combats en août. Seul le sort de Seif al-Islam, 39 ans, longtemps présenté comme successeur potentiel de son père, reste inconnu. Depuis jeudi soir, des sources font état de sa mort, de son arrestation ou de sa fuite.