Silvio Berlusconi mis à mal… La presse italienne s’en donne à cœur joie après le dernier scandale sexuel en date du président du Conseil. L’homme d’Etat serait intervenu pour faire libérer une mineure qui dit avoir été payée, pour assister à l’une de ses fêtes, selon les révélations de la presse italienne.
"Berlusconi est malade"
"C'est une affaire qui fait le tour du monde et met l'Italie dans une situation embarrassante", a déploré son ex-allié Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés. C’est la première fois qu’il réagit en ce sens à l’encontre de Silvio Berlusconi. Et il n’est pas le seul à agir ainsi. L'Eglise catholique - habituellement bienveillante envers le président du Conseil - a, elle aussi, tancé le Cavaliere.
"S’il a vraiment reçu chez lui une mineure - et pas pour une simple visite mais en la payant - alors cela serait très grave, une violation profonde de la dignité humaine aux dépens d'un immigrée faible et dans le besoin", a estimé l'archevêque et théologien Bruno Forte. Pour l'hebdomadaire catholique Famiglia Cristiana, "Berlusconi est malade", tandis que le quotidien des évêques italiens, Avvenire, a demandé au chef du gouvernement "sobriété personnelle et respect des convenances".
"Le pays ne doit pas perdre sa dignité"
Le patronat a violemment chargé Silvio Berlusconi, estimant que cette "nouvelle vague de boue porte atteinte à la crédibilité des institutions et du gouvernement". La patronne des patrons italiens, Emma Marcegaglia, a plaidé pour que "le pays ne perde pas sa dignité".
L’occasion était toute trouvée pour l’’opposition qui en a profité pour demander la tête du Cavaliere. Silvio "Berlusconi ne peut pas rester une minute de plus dans un rôle public qu'il a trahi de manière indécente", a dénoncé le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani. "Il faut ouvrir une nouvelle phase", a-t-il affirmé.
Ce nouveau scandale "marque la fin d'un règne", assure pour sa part Eugenio Scalfari, dans un éditorial à La Repubblica dimanche. "Cette situation ne peut pas durer", s’est-il indigné avant d’ajouter que "cet homme est gravement malade, son attraction envers les jeunes et très jeunes femmes est devenue une dépendance qui altère ses facultés".
Silvio Berlusconi en grandes difficultés
Le président du Conseil est sur la sellette pour avoir organisé dans sa résidence d'Arcore, près de Milan, des fêtes en présence de jeunes femmes, rémunérées 5.000 euros la soirée selon la presse. Silvio Berlusconi aurait appelé en personne la police en mai dernier pour obtenir la libération de l'une d'entre elles, Ruby, une Marocaine mineure, accusée de vol.
Ce n'est pas la première fois que le président du Conseil italien est mis en cause pour des relations avec une mineure. En mai 2009, son épouse Veronica Lario avait demandé le divorce après avoir appris la présence de son mari aux 18 ans d'une jolie blonde.
Cette nouvelle affaire intervient au moment où le chef du gouvernement, dont la majorité est au bord de l'implosion depuis sa rupture avec son ex-allié le président de la Chambre des députés Gianfranco Fini, est aux prises avec la crise économique et celle des déchets à Naples.