Durant deux jours, les dirigeants des pays riches et émergents du G20 se sont donné rendez-vous à Séoul, en Corée, pour leur cinquième sommet depuis décembre 2008. Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent faire le point, jeudi et vendredi, sur les progrès accomplis depuis la crise financière déclenchée en 2007, sans précédent depuis la dépression des années 1930. Le point sur les enjeux.
La guerre des monnaies. Les Etats-Unis et la Chine sont critiqués pour leur politique monétaire. Les Etats-Unis sont accusés de chercher à affaiblir leur monnaie afin de doper leurs exportations. Quant à la Chine, elle entretiendrait sa monnaie, le yuan, à un taux très bas, pour engranger d'énormes excédents commerciaux.
Bâle III. Un nouvel ensemble de dispositions, adopté en septembre par le Comité de Bâle - qui regroupe des banquiers centraux - et intitulé "Bâle III", devrait être approuvé au sommet de Séoul. Ce dispositif prévoit essentiellement de renforcer le capital des banques afin de les rendre plus résistantes en cas de choc financier. Il durcit les obligations de constitution des fonds propres des banques, à partir de 2013, avec plein effet d'ici 2019. Cette mesure est une pierre angulaire du G20 pour éviter qu'une nouvelle crise économique de grande ampleur ne se reproduise.
Des normes de comptabilité. Le G20 s'était donné jusqu'en juin 2011 pour établir un ensemble unique de normes comptables internationales mais le délai ne pourra être tenu en raison de divergences entre les Etats-Unis et d'autres pays. Il se peut que le sommet pousse les groupes de travail chargés de ce dossier à redoubler d'efforts pour forger ces normes d'ici la fin 2011.
Des recommandations bancaires. Le Conseil de stabilité financière (FSB) - organisme du G20 chargé de mettre en pratique les engagements réglementaires du Groupe - présentera à Séoul des recommandations sur les "établissements financiers d'importance systémique". Il s'agit de la trentaine de banques dans le monde dont la faillite pourrait, pense-t-on, déstabiliser l'ensemble du système financier. Plusieurs mesures seront détaillées. L'une d'elle charge chacun de ces établissements de préparer un plan détaillant comment il serait éventuellement démantelé en cas de crise, sans perturber les marchés. Autre point qui pourrait être abordé : le fait que chaque établissement bancaire soit plus sérieusement surveillé qu'aujourd'hui.
Les marchés des matières premières. La question de la transparence et la volatilité des marchés de matières premières comme le pétrole pourrait être évoquée lors de ce sommet, avec l'arrivée à la tête du G20 de la France. Certains pays, comme l'Hexagone, jugent que les marchés pétroliers provoquent une flambée des prix alimentaires. Pour autant, les autorités de régulation ont rapporté cette semaine que la transparence était plus nette sur ces marchés. Elles ont également indiqué ne pas juger qu'une refonte globale s'impose. Elles pensent toutefois que les marchés physiques de matières premières ont encore des efforts à faire en matière d'information sur les cours.
Une aide globale au développement. C'est l'un des désirs de la Corée du Sud, premier pays récipiendaire de l'aide internationale devenu un des principaux donateurs. Elle souhaite que le G20 se concentre davantage sur une aide globale dans les pays les plus pauvres plutôt que sur des aides au coup par coup.