Gangrénée par la corruption, privée des fonds promis par la communauté internationale, incapable de s'entraîner faute de moyens, l'armée malienne n'est pas en mesure de remplir son rôle, assure le colonel français qui est chargé de sa formation. Bruno Heluin, de la 9e brigade d'infanterie de marine (BIMa), qui dirige le détachement de liaison de la mission européenne de formation de l'armée malienne (UETM), dresse un tableau très sombre de sa mission dans Le Monde de mardi.
"C'est une armée qui vit au jour le jour", explique-t-il en décrivant l'absence d'école militaire, le nombre extrêmement élevé de généraux et le sous-équipement aggravé par le fait que les dons en vieux matériel russe, chinois, américain et français de ces dernières années cohabitent. "Sous couvert de bonne volonté, nous avons donc aggravé les dysfonctionnements", souligne-t-il dans une interview diffusée avant le feu vert attendu ce lundi de l'Assemblée nationale à la prolongation de l'opération Serval au Mali.