La mort de Kimani enflamme Brooklyn

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Charles Carrasco , modifié à
A New York, un jeune Noir de 16 ans a été tué. Certains habitants accusent la police de bavure.

L'INFO. La tension retombe petit à petit dans le quartier d'East Flatbush à Brooklyn mais beaucoup d'interrogations demeurent sur les causes de ce drame. La mère d'un jeune Noir, tué le week-end dernier par la police à New York, a réclamé jeudi que "justice" soit rendue, tout en affirmant qu'elle n'approuvait pas les incidents qui ont depuis conduit à une quarantaine d'interpellations. Le maire de la ville, Michael Bloomberg, a promis qu'une enquête approfondie serait menée, précise USA Today. 

"Deux policiers ont tué Kimani". "Je veux la justice, je veux savoir pourquoi mon fils a été abattu", a déclaré lors d'une conférence de presse Carol Gray, en évoquant son "bébé de 16 ans", Kimani Gray, dont elle brandissait la photo. "Je veux une enquête approfondie, pas un écran de fumée. La justice. Ses droits civiques", a-t-elle martelé. Elle a ensuite condamné les incidents dans le quartier : "je n'approuve aucune émeute, aucun pillage, aucun coup de feu, rien, contre aucun policier".

"Deux policiers ont tué Kimani, et je veux simplement la justice, que ces deux policiers soient retirés de la rue avant qu'ils ne fassent du mal à un autre jeune", a-t-elle ajouté.

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Que s'est-il passé ? Selon les premiers éléments de l'enquête, Kimani Gray a été tué samedi soir dans la rue, juste face de la maison de son meilleur ami raconte CNN, après qu'il eut pointé un revolver en direction des deux policiers en civil, selon la police. Le rapport d'autopsie a montré qu'il avait été atteint de sept balles, dont trois dans le dos. Même s'il ne précise pas dans quel ordre ont été tirées les balles. La mère de l'adolescent a dit jeudi qu'elle ne croyait pas que Kimani ait eu une arme. "Mais je n'étais pas là", a-t-elle reconnu.

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Selon certains témoignages, le jeune homme était avec un groupe, mais il s'était éloigné en voyant la voiture de police banalisée. Les deux policiers l'ont alors approché, trouvant son comportement suspect. Selon le commissaire Raymond W. Kelly, trois témoins affirment que la police a bien demandé au suspect de ne "pas bouger", précise le New York Times. En tout, onze coups ont été tirés. A la suite du drame, les policiers ont été suspendus, selon les autorités.

Le quartier en émoi. Trois veillées ont été organisées en mémoire de l'adolescent dans son quartier, dont deux ont dégénéré : lundi soir, avec des magasins saccagés, et dans la nuit de mercredi à jeudi, avec 46 personnes interpellées, a indiqué la police. Quelque 200 personnes participaient à cette veillée, selon le New York Times, et la situation s'est tendue quand la moitié d'entre elles se sont dirigées vers un poste de police.

Des policiers en tenue anti-émeute ont essayé de fermer la rue, interpellant la sœur du jeune Noir tué, qui cherchait à la traverser, provoquant ainsi la colère des manifestants. Une chaise a été lancée contre la police, puis des bouteilles. Une brique a été également lancée contre un policier et une voiture de police, et deux agents des forces de l'ordre ont été légèrement blessés.

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Des habitants du quartier ne croient pas la version de la police. La confiance des habitants après ce drame s'est encore effritée. "Est-ce qu'elle (la police, ndlr) pourrait, lorsqu'elle s'approche des jeunes, poser des questions et voir ce qui ne va pas avant de tirer", s'indigne Rose Green, 55 ans, dans USA Today. "Je crois que la police n'a pas de bonnes relations avec la communauté", déplore un autre habitant du quartier. "Il suffit qu'ils montrent leur badge et nous parlent", réclame McPhatter, interrogé par CNN, avant d'ajouter : "Nous parler comme des êtres humains".