Les yeux braqués sur Pyongyang. Chaque année, la fête du Parti des travailleurs de la Corée du Nord est une occasion supplémentaire pour les médias de Pyongyang de chanter la gloire de leur leader. Mais cette 69e édition de la cérémonie sera celle de l'inquiétude. Et pour cause, la santé de Kim Kong-Un, qui n'est plus apparu en public depuis le 3 septembre, alimente les plus folles rumeurs depuis plusieurs semaines. Les journaux du pays, qui chroniquent habituellement le moindre de ses faits et gestes, pourraient être bien gênés pour relater cette cérémonie.
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"S'il n'apparaît pas, cela alimentera les spéculations." Vu l'importance des célébrations de l'anniversaire du Parti des travailleurs, que Kim Jong-Un a fêté ces deux dernières années en se rendant au mausolée où reposent son père et son grand-père, cette nouvelle absence est spectaculaire. "S'il n'apparaît pas, cela alimentera les spéculations selon lesquelles le jeune dirigeant nord-coréen traverse une mauvaise passe, d'un genre ou d'un autre", résumait en amont de la cérémonie Curtis Melvin, chercheur à l'institut USA-Corée de la John Hopkins School of Advanced International Studies de Washington. "Plus il restera à l'écart du regard du public, plus l'incertitude sur lui-même et sur son régime ira croissante", ajoute-t-il.
Un problème de surpoids ? Un haut responsable nord-coréen en visite officielle à Séoul a cependant affirmé dimanche dernier que Kim Jong-Un n'avait "absolument aucun problème de santé" et un responsable de l'administration américaine a indiqué en début de semaine que rien ne suggérait que "quelque chose de gros est en cours". Washington verrait plutôt sa "disparition" comme un coup tactique. Selon une source ayant ses entrées auprès de la direction nord-coréenne et du gouvernement chinois, l'exécutif le plus proche de Pyongyang, Kim souffrirait en fait d'une jambe depuis fin août-début septembre. Une blessure due à son surpoids qu'il a négligée dans un premier temps mais dont la convalescence devrait prendre en tout trois mois. "Kim Jong-un reste en contrôle total" de la situation en Corée du Nord, a ajouté cette source jeudi.
Il avait déjà disparu pendant 23 jours. "Il n'y a pas de scission au sein de la haute hiérarchie. La République populaire démocratique de Corée est absolument stable, bien plus que dans le passé. Les rumeurs de coup d'Etat ou de décès de Kim Jong-Un sont absurdes. "Ce n'est pas la première fois que Kim Jong-un disparaît ainsi. En juin 2012, six mois après son accession au pouvoir, aucun article ni aucune photo de lui n'avaient été publiés par les médias nord-coréens pendant 23 jours.